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 I'll gladly have you for dinner

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Raphaël Doreagan
Edälia
Raphaël Doreagan
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MessageSujet: I'll gladly have you for dinner   I'll gladly have you for dinner Icon_minitimeMar 2 Aoû - 17:40

Les rues d’Edalïs étaient garnies de personnes. On pouvait parfois tomber sur des rues malfamées où seuls des individus louches passaient de temps à autre, mais dans l’ensemble, il y avait constamment de l’activité, et ce partout. Rien de bien étrange à cela, lorsque l’on marche dans les quartiers d’une grande capitale. Mais ce qui était vraiment intéressant, ce n’était pas la quantité d’individus réunis en un seul point, mais leur variété. A quel points chacun était différent, à quelques détails près ou alors totalement les unes des autres. On pouvait voir des marchands devant leurs étales attirer la clientèle en vantant la qualité de leur produit, et allant du roturier simple au boucher salis par son travail, coupant la viande avec son hachoir et répandant du sang sur vêtements et sol, ainsi que d’autres déjà plus raffinés et qui vendaient des tissus de différentes couleurs. Un vieil homme aux allures de cinglé qui vendait des potions aux diverses propriétés, généralement pour soigner, entretenir la peau ou donner bonne haleine… S’arrêtaient devant leurs produits, de nombreuses personnes habillées de façon classique et sobre, ou alors avec des vêtements de mauvaise qualité, de temps en temps un homme ou une demoiselle hautaine et bien dressé(e), mais dans une bien moindre mesure. Tout le monde marchait tranquillement, en de rares occasions traversaient la rue à cheval, certains s’arrêtant, d’autres continuant leur chemin droit devant... une patrouille de gardes passant par-là provoquait une certaine inquiétude chez quelques marchands et artisans, sûrement car ils ne devaient pas avoir de permis ou faisaient des contrefaçons. Il y avait également ceux qui ne marchaient pas et restaient fixe, se reposant sur un banc, ou alors à même le sol. La plupart de ces personnes-là étaient d’ailleurs des mendiants, clochards, personnes peinant à conserver leur dignité alors qu’ils suppliaient aux passants de leur donner une pièce, pour survivre un jour de plus.

- Que la lune vous bénisse, monseigneur.

Je continuais de marcher sans vraiment faire attention à cet homme auquel j’avais donné une pomme. C’était une chose que je ne faisais pas si souvent, donner aux pauvres. Il y en avait tellement qu’on ne pouvait donner à tous, et je ne pouvais pas me permettre de faire justice de préférence à une seule personne plutôt qu’à une autre. Sans parler du fait qu’une pomme ne permet pas de sauver un homme de la misère…Simplement l’aider à prolonger ses espoirs, du moins s'il lui en reste. Ça avait de quoi frustrer : faire le mal, tuer un homme, voler, commettre un attentat peut causer une douleur efficace. Faire le bien, donner, aider, n’avait aucune résonance, aucun échos, ça n’aidait pas à équilibrer la balance… la seule chose que cela permettait, c’était de se sentir mieux moralement parlant. Une action maléfique est facile et efficace. Être bon… ça ne change pas le monde en bien. Il n’y avait maintenant plus que la pitié pour me faire agir de la sorte.

Je traversais le quartier pauvre vivement, ne voulant pas m’attarder trop longtemps. Je n’avais pas envie de chasser et c’était d’ailleurs impossible en pleine journée : une entreprise trop dangereuse à une heure où les  salauds ne sont pas de sortie. Je voulais rejoindre rapidement ma maison chaleureuse et spacieuse. Ce qui était bien, c’était sa localisation. Pile entre le quartier riche et pauvre. Abandonné depuis la mort de ma bien aimée, cet hôtel particulier s’associait bien avec les autres maisons à proximité, sans pour autant faire tâche dans le quartier riche. SI elle avait été au milieu des autres domaines, elle aurait été rasée ou achetée et rénovée depuis longtemps. Cela me permettait de pouvoir garder cette bâtisse familière en toute sécurité, et offrir un toit à Samantha. J’étais peu connu des citoyens à proximité de chez moi, on savait simplement qu’il y avait un mercenaire peu social qui s’y trouvait et ne voulait certainement pas se donner la peine d’acheter sa propre maison, ni chaque soir un lit dans une auberge. Je me demandais encore maintenant pourquoi je ne me suis toujours pas fait déloger de cet endroit. Je me demandais si ça n’avait pas à voir avec Samantha : la jeune fille sortait beaucoup et elle était largement plus connue que moi dans les environs, toujours souriante et innocente. Les « voisins » devaient se dire qu’il serait cruel de jeter un aussi sombre et louche individu que moi en entraînant une pauvre fille comme elle dans sa chute. Et vu son optimisme, elle devait certainement dire beaucoup de bien sur moi, son gardien (et je me doutais que certains devaient lui poser des questions sur moi). Ça devait légèrement atténuer les rumeurs sur moi.

Je me retrouvais enfin devant le seuil de la porte du domaine. L’ouvrant avec ma clé, j’entrais, et regardais autour de moi le grand hall, l’escalier qui menait au premier étage et les quatre couloirs du rez-de-chaussée qui menaient à de nombreuses différentes pièces. J’ai toujours eu du mal à utiliser toute les salles de la maison, et même si le nombre d’habitant avait monté jusqu’à trois, il restait une ou deux pièces assez inutilisées, tel la salle des fêtes. Mais l’endroit commençait à avoir l’air de plus en plus propre. Depuis que j’avais engagé une jeune femme sans travail en tant que servante, cette maison se portait de mieux en mieux. Avant, les fenêtres étaient barrés, la poussière prenait, il y avait un bordel sans nom, en particulier dans le bureau et la cuisine. En moins de quelque mois, Catheline (le nom de la domestique), avec l’aide de Samantha et par occasion la mienne, avait rendu l’endroit déjà plus lumineux, agréable à vivre, sans que nous ne plongions non plus dans le luxe. Et ça me convenait. Je n’appréciais pas le luxe, juste la simplicité, ce qui faisait que je n’achetais jamais quelque chose de nouveau pour décorer le domaine, qui restait bien vide. J’avais cependant gardé la plupart des décorations et mobiliers qui étaient là à l’époque où Deborah respirait encore. Amusant… Cette maison semblait coincée dans le temps, entre un passé que j’essayais de figer, et des changements fais par le présent…

- Bonjour monsieur.

Je quittais mes pensées et vit du coin de l’œil la jeune servante.

- Bonjour Catheline…

Je hochais légèrement la tête en signe de salutation, puis commençait à marcher vers les escaliers pour pouvoir rejoindre mon bureau au premier étage. J’avais du travail à faire. Mais cette dernière m’arrêta en me suivant derrière et en reprenant la parole.

- Monsieur, dame Edwen s'est réveillée

Réveillée ? Elle qui était pourtant bien abîmée la dernière fois que je l'avais vu... Cette femme était bien surprenante. Je restais figé un instant, puis poussa un soupir. Sa présence en ces lieux était bien frustrant. J’avais des affaires à régler et un contrat qu’on m’a proposé de signer pour la protection d’une caravane qu’il fallait que je vérifie avant d’accepter, et aucune distraction n’était la bienvenue. Cependant, Edwen n’étais pas le genre de femme discrète qui se laisse facilement mettre de côté. Et tant qu’elle était dans ma maison, je ne pouvais pas rester détendu et me concentrer sur mon travail. Comme pour une mouche qui vole dans une salle pendant que l’on lit un livre.

- Où est-elle ? Pourquoi s'est-elle levée de son lit? Demandais-je sans me retourner, un pied sur la première marche

- Dans la cuisine. Elle a dit qu’elle vous prépare un cadeau.


Je me retournais, sans toutefois regarder Catheline, les yeux un peu perdu dans le vide. Mais je constatais rapidement le sourire amusé de la jeune femme. Le genre de petit sourire que les dames font lorsqu’elles pensent à des histoires qui se finissent par des pétales de roses sur le lit et des bougies allumées, cherchant de la complicité chez l’autre. Je lui jetais un regard noir

- Ne t’imagine pas des choses, toi.

- Je n’ai d’yeux pour ce que font mes maîtres, monsieur. me répondit-elle en levant les mains devant elle comme si on la braquait d’une arme. Cependant, j’ai assez de narine pour savoir qu’elle vous prépare le déjeuner à ma place.

Toujours un regard faussement innocent, elle commença à monter elle-même les escaliers, certainement pour continuer quelques tâches en haut. Je l’arrêtais en touchant son bras, sans force.

- Déjeuner ?

- Oui monsieur.


- Où est Samantha ?

- Dans sa chambre, je crois.

-… Faites lui un repas pour elle.


Me regardant, intriguée, elle ne posa cependant pas de questions et acquiesça, continuant de monter les escaliers. Elle me faisait assez confiance pour savoir que je ne demandais pas les choses pour rien. C’était le genre de personne que j’appréciais bien et sur lesquels je pouvais parfois me reposer. Des gens simples et dignes de confiance…

Je redescendais et prenait le couloir au fond du rez-de-chaussée, vers les cuisines. Un Déjeuner fait par cette femme…bien que je ne connaissais pas ses talents de cuisinière, il y avait quand-même quelque chose qui sonnait faux dans cette histoire. Mais j’allais bien finir par comprendre. Une fois devant la porte de la cuisine, je l’ouvris, lentement…
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MessageSujet: Re: I'll gladly have you for dinner   I'll gladly have you for dinner Icon_minitimeVen 5 Aoû - 13:59



I'll gladly have you for dinner 877715hannibalrepasfinal

Edälis, capitale du royaume d'Edälia, l'une des villes les plus importante de ce bon plan d'existence qu'était Rëvalïa. Malgré mon âge avancé, merci l'isolement glacial offert par ces charmants petits reptiles et ce sage lunaire ô combien irréprochable, je n'avais guère eu l'occasion de me promener dans ces rues et encore moins de découvrir le reste de Rëvalïa. Je n'avais pas pu goûter à la vie de cette cité, comme disaient certains vampires. Des criminels, il y en avait, même si mon cher bienfaiteur et sauveur, Raphaël, mettait un point d'honneur à réduire leur nombre, drastiquement. Des beaux quartiers, aux ruelles les plus sombres de la ville, du monde de l'ombre, jusqu'aux intrigues politiques les plus vicieuses du palais d'Edälis, j'étais l'une des rares à avoir accès à tout. Je pouvais tout visiter, tout explorer, tout essayer. Cette idée me ferait d'habitude saliver, provoquer quelques personnes avec un simple mouvement de langue sur ma lèvre supérieure, mais je n'avais pas la tête à cela aujourd'hui. Cette nuit n'était pas la mienne, pas cette fois, c'était celle de Raphaël, même si il ne le savait pas encore.

Je lui devais la vie, à deux reprises même, cela devenait presque une habitude. Lorsque Fujiin m'avait piégée sous la glace et la neige, il avait utilisé son magnifique don pour me faire revenir à la vie, créant ainsi un lien exceptionnel, qu'il ne comprenait qu'à moitié. Je pouvais le contrôler, alors qu'il n'était même pas en mesure de saisir le dixième du potentiel de cette "union". Oh, je ne lui en voulais pas, ce n'était pas son domaine d'expertise, même en vivant mille ans, aucun être ne pouvait se spécialiser dans tout ce qui existait. Je me concentrais sur la mort, l'énergie magique, les entités et leurs plans d'existence, ce n'était déjà pas si mal. Aucun sage ne m'arrivait à la cheville dans ces connaissances, ce qui prouvait bien que l'on ne pouvait pas maîtriser, même si certains en donnaient l'illusion. Raphaël avait des dons que je n'aurais jamais et je l'acceptais totalement, même si je refusais de me sentir inférieure à lui, bien évidemment. Je ne pouvais qu'être reconnaissante de m'avoir sauvée de ce froid que j'affectionnais tant par le passé, mais ce qui créa un véritable déclic, fut il y a trois jours.

Un mois après ma participation aux événements de Nandoriath, Fujiin me remercia en me piégeant avec les autres sages, me retirant, pardon, m'arrachant mes pouvoirs en nécromancie. N'importe qui serait mort, perdre ainsi une part de soi, on ne s'en remet pas. C'était mal me connaître et surtout, sous estimer ma rancœur, ma haine et ma soif de revanche. Cela attira l'attention d'entités oubliées, une magie si ancienne, qu'aucun être n'aurait pu m'aider à la contrôler. Des esprits ravagés par les éléments envoyés par la lune lors de la transformation des êtres. Je ne connaissais cette magie que de nom, domaine de la magie rituelle, école du corbeau. Ces esprits avaient opposés leur haine à la mienne, j'avais gagné. J'étais donc digne de leur puissance, une magie que je ne pourrais sans doute jamais utiliser à son plein potentiel, soyons réaliste, il me faudrait me consacrer entièrement à son étude durant un bon siècle pour y arriver. Premièrement, je n'avais aucune idée du temps qui me restait à vivre, on m'avait arraché mon pouvoir, mais pas les vies que j'avais dérobé. Peut être vivrais-je dix ans, peut être cent, peut être mille, je ne savais pas. Deuxièmement, je comptais enfin profiter de ma vie, l'étude était secondaire, même si je m'y pencherai de temps en temps.

Lorsque ce pouvoir fit totalement partie de mon être, une onde de choc se produisit, ce qui repoussa les sages. J'entendis alors une voix me demandant où je voulais être, j'ai tout de suite pensé à Raphaël, à ma propre surprise. L'entité me téléporta, enfin c'est une façon grossière de parler d'un déplacement phasique ultra rapide qui manqua de m'achever. Je me retrouvais écrasée sur le sol, devant la maison de mon cher bienfaiteur, le bruit le faisant accourir en vitesse à l'extérieur. Je me souviens lui avoir demandé de m'aider, d'avoir tendu sa main vers lui et d'avoir ensuite perdu connaissance. J'ai le vague souvenir de ses mains me touchant pour me porter, de la délicatesse lors du nettoyage de mes blessures. Ah je me doute que tout ceci n'était pas par gentillesse ou par affection pour moi, si je mourais, il succombait aussi, c'est aussi simple que cela. Néanmoins, je suis toujours parcourue d'un frisson en repensant à ce doux contact. Il ne sait pas à quel point je fais mon possible pour lui épargner toutes les retombées de ce que j'ai pu provoquer. Lorsque les sages me torturèrent, j'ai utilisé la plus grosse partie de mon énergie vitale pour diminuer au maximum notre lien. Il n'a rien senti, il n'a pas partagé ma souffrance, même un dixième de ce que j'ai vécu aurait pu le mettre à terre, le déstabiliser, le perturber dans son œuvre...et je ne pouvais pas me le permettre. Peut être le sait il ? Je n'en sais rien, je préfère ne pas sous estimer son intelligence, il faut avoir un certain esprit pour être ce qu'il est. Je le désire de tout mon être, je le veux, mais il pourrait aussi bien être celui qui me comblerait, que celui qui me tuerait. C'est sans doute ce qui me plait le plus. De l'amour ? L'amour c'est pour les enfants, il me plait, tout simplement.

Aujourd'hui, ce n'est pas pour le séduire que je fais tout ce que je fais, c'est uniquement car il le mérite. Je suis rancunière, il est vrai, mais le contraire est aussi vrai, je me dois de le remercier, même si il n'apprécie pas forcément que je m'implique autant dans sa vie.

Sortant de mes pensées, je tombais nez à nez avec un mendiant, me demandant une pièce pour survivre. Un misérable insecte, je l'écraserais bien pour achever son existence futile, qu'il ne mérite pas de continuer. Incapable d'avoir la volonté nécessaire pour sortir de sa petite condition, je ne pouvais que mépriser ce genre d'individus...de choses inutiles. Le rouge me montait aux yeux, je sentais mes dents changer, mes griffes pousser. J'avais faim, si faim, non ! Je ne pouvais pas me changer maintenant, tout devait être parfait ce soir, moi y compris...surtout moi ! Me mordant la lèvre, je pris une longue inspiration et stoppa net ma transformation, cette chose inutile ne verrait pas mon tour aujourd'hui. Jetant un Éda, je le vis me remercier avec presque des larmes aux yeux, c'est vrai que cela représentait beaucoup pour un pouilleux de son espèce. Ah l'argent, je ne comprendrais jamais pourquoi les humains s'y attachaient autant, quoique, même certains elfes et vampires étaient cupides. J'aimerais parfois avoir le pouvoir de remonter le temps et précipiter tous ces idiots lors de la guerre des éléments, cela leur montrerait ce qui est important dans la vie.

- Que la lune vous bénisse Madame !

Prise d'un fou rire, je le vis reculer contre son mur, tandis que je le fixais d'un regard que l'on qualifierait sans doute de prédateur vu ma faim actuelle. Qu'est ce qu'il ne fallait pas entendre ! Ce petit insecte répugnant venait d'illuminer ma soirée.

- Oh je ne pense pas, elle me maudirait plutôt, quant à bénir les autres, ce n'est pas son genre. Bonne soirée !

Prenant le chemin du retour, je séchais mes larmes de rire, ce que les gens pouvaient êtres naïfs, ou alors endoctrinés, au choix, voir les deux ! Arrivant devant l'entrée, je vis de nombreuses caisses, mes achats étaient arrivés sans encombre, parfait. Entrant, je salua la servante, Catheline je crois, une femme qui ne m'inspirait étrangement pas le moindre dégoût. Elle devait avoir un parcours particulier, je m'y pencherais un jour, mais là, elle allait m'aider.

- Bonsoir Catheline.

Sursautant, la servante ne m'avait sans doute pas vue quitter ma chambre, il est vrai qu'il y avait encore quelques heures, j'étais couverte de bandages.

- Madame...depuis quand êtes vous...

Souriant, je lui fis signe de me suivre et lui montrais les trois caisses à l'entrée.

- Depuis quelques heures, vous seriez gentille de m'emmener tout ça à la cuisine, sauf la dernière, qui ira dans la salle à manger. Il s'agit d'ustensiles de cuisine, ainsi que de nombreux ingrédients. Faites attention à la dernière, je ne voudrais pas que le cristal et la bouteille qui s'y trouve se brisent. Oh et veuillez me laisser la cuisine dans environ quinze minutes, merci bien.

Sa surprise se transforma en un sourire, elle était réceptive, parfait.

- Bien madame, mais vous savez que monsieur n'est pas encore rentré.

Me dirigeant vers la cave, je souris avec amusement.

- Mais j'espère bien, je dois lui faire une surprise.

Elle repartit avec le sourire, tandis que je fermais la porte à double tour derrière moi. Descendant les escaliers, j'allumais une bougie qui révéla un homme en sous vêtements enchainé au mur. Raphaël avait un esprit pratique pour ce genre de situation, je n'avais quasiment rien eu besoin d'installer, contrairement à la cuisine. Comment pouvait-il être aussi pointilleux sur sa chambre d'exécution et se contenter de nourriture aussi médiocre ? A mes pieds se trouvaient trois seaux d'eau, je pris le premier et je trempa légèrement ma main à l'intérieur. L'eau fut presque immédiatement glacée, pas de quoi être transformée en glace, mais pas loin. Fort heureusement, j'avais gardé ce pouvoir. Sourire en coin, je jetais le contenu sur l'homme, qui se réveilla en hurlant. Bien entendu, il me traita de tous les noms d'oiseaux qui lui passèrent par la tête, avant de se rendre compte qu'il était bien enchaîné dans une cave.

- Qu'est ce que tu veux ?! T'es qui bordel ?!

Prenant le deuxième seau, je le jetais sur sa jambe, l'eau se transforma en glace et leva la jambe de mon invité, un parfait support pour ce que je devais faire. La peur était parfaitement dissimulée derrière un énervement profond et une pitoyable tentative de m'intimider.

- Généralement je tente d'avoir une conversation dans ce genre de moments, mais je suis un peu pressée, donc tu m'excuseras, mais je vais devoir passer directement aux choses sérieuses et sans préliminaires.

Me jetant un regard qu'il voulait menaçant, il joua sa carte maîtresse.

- Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques, ni qui je suis !

Souriant, je me rapprochais de son visage avec un certain amusement, bon sang ce que j'avais faim. Je devais patienter et manger en même temps que Raphaël, enfin...si il daignait y goûter. Au moins j'aurai essayé.

- Butcher, principal lieutenant de Shark, recherché pour meurtre, viol, torture, mutilations, racket et menaces. Tu as tué pas moins d'une trentaine de familles pour faire passer le message de la triade sur Edälis. Bien entendu, tu as pris ton temps, la torture, le viol, parfois en même temps. Je sais parfaitement qui tu es, c'est pourquoi tu es ici.

La peur naissait de plus en plus sur son visage balafré, il voyait qu'il ne m'impressionnait pas et qu'il n'avait donc plus de cartes en main, ne restant pour lui que le bluff.

- La Triade te...

Je le coupais net, enfin pas encore, mais c'est une façon de parler.

- Me fera la peau ? J'ai été à Nandoriath, j'ai été attaqué par les six sages des éléments, la lune elle même veut ma mort. Tu penses vraiment que c'est la Triade qui peut m'inquiéter ? Allez, assez perdu de temps. Oh tu peux te lâcher, la pièce est insonorisée, ne t'inquiète pas pour les voisins.

La glace le bloqua totalement contre le mur, tandis que sa jambe était parfaitement posée, je pris une scie à os et je la posa sur ledit membre. Il me supplia, ce qui entraina le début de la coupe, il fallait vraiment qu'il change de disque. Naturellement, vu la corpulence de mon client, il fallut que j'applique une certaine force pour que la coupe soit parfaite. Il hurlait, le sang giclait, mais fort heureusement, j'avais mis l'un des seaux vide en dessous et pris un tablier. Je repensais au concerto de clavecin qui avait été donné il y a quelques heures en compagnie d'Annabella, il fallait vraiment que je songe à m'acheter un phonographe. Quelques instants après, je jetais la jambe dans une caisse que j'avais mise de côté et je recueillais un peu de sang dans une fiole teintée, que je déposais avec la jambe. Je pris ensuite une seringue, bon sang, ils devraient vraiment penser à miniaturiser si ils veulent que ce soit vraiment efficace, puis je l'injectais dans son futur moignon, bien qu'il n'aurait pas vraiment le temps de le voir. Je pris ensuite des bandages et je les passais soigneusement autours de la plaie, jusqu'à ce que le sang ne coule plus, du moins...qu'il ne le vide pas.

- Vous me soignez ?...

Haussant les sourcils, je pris sa jambe de la caisse, la mettant bien en évidence sous ses yeux.

- Je t'empêche de mourir vidé de ton sang, nuance. Cela ne va pas repousser.

Reposant le membre dans la caisse, que je fermais pour l'occasion, je jetais le dernier seau, nettoyant ce qui avait échappé à mon récipient, cet endroit devait être impeccable. Question de politesse.

- Mais...pourquoi ?...

Jetant mon tablier dans le seau rempli de sang, je gelais ce dernier pour éviter le moindre souci. Nettoyant mon visage des quelques gouttes qui avaient pu tâcher mon teint si pâle et je remontais avec la caisse, éteignant la bougie. Adressant une dernière phrase à Butcher.

- Oh ce n'est pas moi qui aurait ton sort entre les mains, à défaut de celui de ta jambe.

Refermant la porte de la cave, encore une fois à double tour, je me dirigeais en direction de la cuisine. Regardant avec plaisir une étagère remplie d'ingrédients en tout genre, cela semblait beaucoup moins vide. Il était temps de se mettre au travail. Je sortis la viande de sa caisse, retirant le pied du reste, le gelant et l'explosant sur place, ne faisant de lui qu'une simple petite flaque d'eau, ni vu, ni connu. Je me mis ensuite en quête de préparer ce morceau, histoire qu'il soit prêt à être rôti dans les règles de l'art. Pendant la cuisson, je m'occupais de la décoration, de multiples fleurs, fruits, tout en préparant une sauce avec un peu de sang. Ce dernier étant bien entendu celui que j'avais récoltée auprès de Butcher. Il ne s'agissait que d'une simple liaison, mais elle ferait son effet. Une véritable sauce au sang était envisageable, mais cela demanderait également un foie, ce qui empêcherait donc de garder notre cher invité en vie. Je préparais également la table, avec les verres et la carafe en cristal, ainsi que le vin qui m'avait été offert par Annabella. J'étais curieuse du prix de la bouteille, mais passons. Je rajoutais également des coupes avec du raisin, pommes et autres fruits décoratifs, mais ô combien délicieux. Bien évidemment, j'ajoutais également quelques bougies. Une fois ceci fait, je retournais en cuisine, attendant gentiment que la cuisson se termine. Une fois que ce fut le cas, je décorais la viande avec des feuilles que j'accrochais avec des épingles et des mûres. Tout était parfait, il ne manquait plus que...

La porte s'ouvrit, avec une certaine lenteur, me faisant sourire.

- Toujours aussi prudent Raphaël, tu arrives pile à l'heure pour le repas.

Il semblait déconcerté, j'imagine qu'il n'aimait pas les bouleversements dans sa vie, mais malheureusement pour lui, je risquais de lui en apporter en quantité. Prenant le plat, je pris la direction de la salle à manger, le maître des lieux sur mes talons. Une fois le repas placé, je l'invitais à s'asseoir, lui servant un verre de vin. Sortant un couteau particulièrement bien aiguisé, je découpais deux morceaux de viande, sur lequel je versais la fameuse sauce et plaçais quelques éléments accompagnateurs. La viande ne se mange pas toute seule après tout. Vu son regard, il savait déjà de quoi il s'agissait.

- Je voulais te remercier de m'avoir, une fois encore, sauvée la vie. Alors je me suis dis qu'on pourrait célébrer ça. Oh et avant que tu ne refuses, tu ne peux pas dire que tu n'aimes pas, sans avoir essayé. Ce serait terriblement impoli que de ne pas faire l'effort de goûter. Si tu n'aimes pas, tant pis, ce n'est pas ma seule surprise.

Levant mon verre, je découpais mon premier morceau et mis délicatement ma fourchette dans ma bouche, fermant les yeux sous les multiples saveurs offertes par ce repas. Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait autant d'efforts en cuisine, mais cela valait clairement le coup. Ne serait ce que pour voir le dilemme qui apparaissait gentiment dans son crâne. Au moins une chose était sûre, il n'y aurait plus le moindre risque de transformation.

- Tu sembles surpris, j'adore cuisiner, même si je mets un point d'honneur à ce que chaque repas...soit une expérience inoubliable.
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Raphaël Doreagan
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Raphaël Doreagan
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MessageSujet: Re: I'll gladly have you for dinner   I'll gladly have you for dinner Icon_minitimeMar 30 Aoû - 16:51

L’odeur qui régnait ici était agréable pour les narines. Les miennes sentaient celles de légumes diverses, mais aussi, et surtout, de viande et de sang cuit. Je ne trainais que peu dans la cuisine, c’était le genre d’endroit que je laissais à Catheline, qui résidait en plus dans la salle à côté, l’ancienne chambre des servants de la maison. On pouvait dire que c’était son espace à elle. Et je ne m’attendais pas vraiment à y retrouver Edwen un jour, surtout alors qu’elle était supposée être mortellement blessée sur le lit à l’étage.

- Toujours aussi prudent Raphaël, tu arrives pile à l'heure pour le repas.

Je la dévisageais clairement. Pas de façon dégoûté ou mauvaise, mais ma face trahissait clairement ma surprise. Il y a encore un temps, elle n’était pas capable de se lever de son lit. Maintenant, elle se tenait droite sans qu’on ait un seul instant l’impression qu’elle a été gravement blessée. Comment c’était possible ? Est-ce que ça avait un rapport avec le lien maudit qui nous reliait ? Edwen récupéra le plat dans ses mains et passa devant moi pour s’engouffrer dans le couloir que je venais de traverser. Silencieusement, je me retournais pour la suivre, toujours aussi prudent qu’un cerf ayant entendu le bruit d’une branche craquer. Je ne savais pas pourquoi, mais je ne désirais pas baisser ma garde. Acte pur de paranoïa, je l’assumais totalement, mais cette même paranoïa m’avait servi à survivre dans mon métier. Socialement c’était un défaut, mais je n’en avais pas : c’était tout bénef. Je me demandais cependant si cela allait changer avec l’apparition d’Edwen dans mon quotidien. Si elle se mettait à vouloir prendre des dîners en tête à tête avec moi, c’est qu’il allait y avoir de la parlotte. Et ce n’était pas mon point fort.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle était là. Bien sûr, blessée comme elle était-elle n’avait nulle part ailleurs ou aller, mais maintenant qu’elle était sur pied, elle a préférée faire un repas pour nous deux plutôt qu’autre chose. Elle aurait pu quitter la ville, continuer ses activités diverses, mais non. Elle était là…

Edwen arriva dans la salle à manger, qui avait été garnis d’argenterie diverse. La maison en avait eu autrefois, mais depuis longtemps elle n’a été touchée et tout avait fini par être rouillé, moisir, prendre la poussière…vivant dans la simplicité, je me nourrissais avec des couverts en bois, ou bien en fer. Elle devait être derrière l’apparition de ses fourchettes, couteaux, et verres de qualité qui brillaient sur la table. De quoi s’attendre d’une femme faisant des trônes en glace, si ce n’est un sens de la raffinerie et de la mise en scène ? C’est une des choses que je pensais connaître de cette femme…Elle m’était à la fois familière et étrangère…

Ouvrant une bouteille de vin, je décidais de m’asseoir sur le côté de la table. Elle voulait qu’on dine, alors autant que je reste assis en faisant ce qu’elle attendait de moi. Elle remplit mon verre de cette liqueur qui ne m’intéressait que peu. Cependant, si elle portait cette bouteille entre les mains, ça voulait dire qu’il était sûrement de qualité. Je regardais la couleur rouge du vin encore tournoyer un peu dans mon verre, tandis qu’Edwen coupait la viande et préparait les assiettes. Rapidement, je me retrouvais devant un morceau de viande et un assortiment de légumes. L’espace d’un instant, ma faim parla et me dit que ce repas mériterait bien le détour dans mon estomac. Puis je me rappelais de celle qui l’avait préparé. Au moins je pouvais mettre le poison de côté : si j’allais mourir, elle aussi, et je ne voyais aucune raison pour elle de mourir. Mais elle était aussi une mangeuse de chair, et par là je veux dire de chair humaine, de par sa nature de wendigo.

- Je voulais te remercier de m'avoir, une fois encore, sauvée la vie. Alors je me suis dit qu'on pourrait célébrer ça. Oh et avant que tu ne refuses, tu ne peux pas dire que tu n'aimes pas, sans avoir essayé. Ce serait terriblement impoli que de ne pas faire l'effort de goûter. Si tu n'aimes pas, tant pis, ce n'est pas ma seule surprise.

Elle leva son verre vers moi, avant de le reposer, de découper délicatement son morceau de viande et le manger. Je baissais le regard vers ma propre assiette  En temps normal, je ne me serais pas posé de questions sur la viande. Mais ayant parlé de goûter avant de juger, je jetais un regard curieux…ou plutôt inquiet sur ce morceau de chaire dans le plateau. Tout me disait qu’il s’agissait d’une chaire humaine, et je n’étais pas dupe. Ainsi, un dilemme intérieur commença.

Manger de la viande en provenance d’un autre être humain…on ne s’attend pas à se retrouver devant une telle situation tous les jours et je n’y ai jamais vraiment pensé à vrai dire.  Naturellement, l’idée me répugnait.  J’étais loin d’avoir envie de goûter à cela. A cette peau, ces muscles qui appartenaient autrefois à un homme ou une femme… Je levais à nouveau mon regard vers Edwen, le même regard sombre et sérieux que j’arborais au naturel.

Elle semblait m’avoir piégé dans une situation bien délicate. Cette femme et puissante et ne se laisse pas marcher dessus, je l’avais remarqué. Par conséquent, elle était capable de faire beaucoup de choses sans que je ne puisse avoir mon mot à dire. Cela me rappelait les cartels, et réseaux criminels. Dans cet univers, il s’agissait toujours de services à donner, et de respect à conserver : manquer de respect menait à la souffrance et la mort. Or, les groupes criminels adoraient exploiter cet aspect : montre toi courtois polis et aide sans qu’on ne te le demande pour obliger l’autre à être reconnaissant. Et une fois qu’il est reconnaissant, il est obligé de te donner quelque chose en retour. Ainsi, votre petit pigeon était mis en cage et devait gentiment offrir ses services s’il voulait garder ses plumes.

J’avais cette impression en regardant cette situation. Ne nous voilons pas la face, elle voulait que je goûte la chair humaine. Expérience ? Sadisme ? Envie d’être comprise ? La raison m’était encore inconnue et je n’avais pas envie de la chercher. Cependant, elle s’est embêtée à faire un plat merveilleusement bien présenté, garnis, à un tel point que refuser de manger après tant d’effort serait impolie. Par conséquent, alors que ça aurait été légitime pour moi d’être énervé par cette envie de me pousser au cannibalisme, c’était tout aussi légitime pour elle de s’énerver face à moi pour aussi peu de reconnaissances et de remerciement.

Le problème étant que je n’étais pas un pigeon aussi docile et inquiet. Je suis prêt à perdre des plumes tant qu’il me reste mes serres pour éventrer mon adversaire.

Je commençais donc par manger quelque légume qui se trouvait tout d’abord dans l’assiette, avant de relever la tête vers Edwen lorsqu’elle reprit la parole.
 
-Tu sembles surpris, j'adore cuisiner, même si je mets un point d'honneur à ce que chaque repas...soit une expérience inoubliable.

-J’ai remarqué ça, oui. L’habit est loin de faire le moine, mais vous n’aviez pas l’apparence d’une femme qui se complaisait dans les arts culinaires. Et en parlant d’expériences inoubliables, la jambe de quelle personne en a reçu les frais ?


Je prenais mon verre de vin et le bu délicatement. Un bon vin en effet, même si je n’avais pas vraiment de connaissances en matière d’alcool. Je prenais ensuite le couteau, puis commençais à découper un morceau de viande sur mon plat.

-J’ai aussi de nombreuses questions, notamment comment vous arrivez à être debout après avoir été dans un tel état, ou encore pourquoi alors que vous étiez agonisante, mon corps est resté intact…Le lien est toujours présent ?
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MessageSujet: Re: I'll gladly have you for dinner   I'll gladly have you for dinner Icon_minitimeLun 26 Sep - 22:32

Karnevriath, cela faisait longtemps que je n'y étais plus allée, pas depuis que j'avais croisée Ursoc il me semble. Annabella semblait me considérer comme enfin digne d'attention en terme de puissance, le coup de mon combat contre Drake avait du aider à n'en pas douter. Ah ! Et après ça ose s'appeler nécromancien, mais quelle blague ! Quoi qu'il en soit, elle m'avais demandée d'aller convaincre un noble disposant de quelques informations sensibles de se montrer discrète et dans le pire des cas, cela me ferait un bon repas. M'escortant, je revoyais mon vieil ami le Capitaine, ce draconide au service de la reine, son meilleur agent et homme de confiance. Il ne m'aimait guère, se méfiant de moi, mais avait accepté sans poser de question ou hésitation. Je suppose que son aversion envers ma personne devait dater du moment où j'avais dévoré l'âme de ses hommes. J'avais faim, trois siècles dans une prison, cela creuse l'appétit ! Enfin bref, notre mission s'était bien déroulée, en vérité, lorsque notre Karnevrien avait vu mes yeux, il avait tout simplement paniqué. Ce royaume et son aversion pour les Wendigos, pas mes meilleurs souvenirs. Me voila donc avec lesdits papiers gênants, laissant au soin du Capitaine de les détruire, tandis que je voyais le noble toujours aussi terrorisé. Je m'ennuyais, si je tentais un peu de chantage, ça faisait longtemps.

- Dis moi, tu es certain que ces papiers sont tout ce que je devrais savoir ? Je n'ai encore rien eu à me mettre sous la dent aujourd'hui.

Notre ami passa à table, quelle jolie expression, tremblant, bredouillant un Wendigo entre deux gémissements.

- Pardon ?

Il m'expliqua qu'une Wendigo avait été dissimulée par son père, mais que la loi Karnevrienne et donc l'armée, faisait exécuter sa fille en place publique, maintenant. Mon sang ne fit qu'un tour, j'aurais bien volontiers explosé la dentition de cet imbécile, mais je n'avais pas de temps à perdre. Une Wendigo, en vie, allant être tuée par son propre père, son crime ? Sa propre existence ? Je ne pouvais pas laisser passer cela, quelque part, j'aurais aimé qu'une Edwen révoltée vienne vers moi étant gamine.

Le Capitaine sur mes talons, me criant de rester discrète, je fonçais à toute vitesse en direction de ladite place, gelant tout obstacle et passant au travers d'un coup d'épaule, gardes, murs, portes, grillages, peu importe. Arrivant sur place, je vis la gamine en pleurs, la lame de son père en train de tomber sur son cou. Au même instant, j'envoyais une violente rafale de glace, pire qu'un blizzard, en direction de ce très cher paternel, qui gela sur place. La lame s'arrêta à quelques centimètres de la peau de la jeune fille, quelqu'un de lambda aurait reprit son souffle sous le stress, mais mon oeuvre n'était pas encore finie. Folle de rage, je me précipitais en direction de la statue nouvellement créée et je donnais un violent coup de pieds en sautant, tout droit dans la tête de ce citoyen modèle. La tête s'arracha du reste du corps et explosa sur le sol, tandis que le corps tombait en morceaux. Ceux qui n'étaient pas encore explosés firent connaissances avec mes poings, jusqu'à les ensanglanter, sous le regard médusé des gardes qui ne s'attendaient pas vraiment à cela. Je ne m'arrêtais que lorsque le Capitaine m'attrapa l'épaule.

- Edwen, Edwen, Edwen ! Il est mort !

Me tournant en direction des gardes, je les regardais avec une haine que je n'avais plus ressentie depuis longtemps, faisant apparaître un bâton de glace avec les deux bouts en pic dans ma main.

- Mais eux non !

Me jetant à leur rencontre, les gardes reprirent rapidement leurs esprits et coururent pour m’arrêter. Une vingtaine, est ce que je pouvais vraiment tous les tuer ? Ils étaient tous très bien entraînés, je n'avais pas préparé le terrain, je risquais gros, mais hors de question de laisser ces enfoirés s'en tirer ! Le premier tomba juste devant moi, une dague dans la gorge, visiblement le Capitaine s'était finalement décidé à rentrer dans la danse. Le combat s'enchaîna rapidement, ils étaient forts, endurants, mais ne semblaient pas prêts à affronter quelqu'un d'aussi agile et souple que moi. Porter une tenue comme la mienne, en plus de faire tourner des têtes, me permettait de jouir d'une grande mobilité. Sautant sur eux, les gelant, envoyant des projectiles de glace, passant entre leurs jambes et les ouvrant limite en deux, leur brisant la nuque, ouvrant leurs gorges avec mes griffes, arrachant leur chair à coup de dents, je me fichais totalement des apparences, étant dans un état second. Même le Capitaine fut surpris, ayant eu à peine le temps de s'occuper d'un groupe de trois, que je passais déjà à mon dixième. Ils avaient peur des Wendigos et les tuaient avant qu'ils ne puisse grandir, j'allais leur donner une bonne raison d'être terrorisé.

Lorsque je me calmais enfin, je venais d'arracher un morceau d'épaule à mon dernier adversaire, crachant la chair de ce misérable chien. Ce n'est pas car je mange de la chair humaine que je vais en avaler crue ! Regardant mes mains couvertes de sang, je ne pu m'empêcher d'être surprise par tant de férocité et de bestialité. Je n'avais jamais eu de rage de ce type, mais voyant cette petite sur le point d'être décapitée, j'avais totalement perdu les pédales. Le Capitaine soupira et essuya sa lame, sans surprise, il n'avait pas la moindre égratignure. Souriant, je me mis en tête d'éviter de trahir Annabella, je n'avais pas la moindre envie d'affronter ce guerrier. Entre son anti magie et ses prouesses martiales, je préférais éviter. En tout cas, j'avais protégé cette petite, même si son innocence avait du en prendre un coup et elle ne verrait sans doute qu'un monstre en moi.

- Dis...tu voudrais être ma maman ? C'est pas grave, ils voulaient me faire du mal...

Pardon ?! Elle venait de surgir de derrière moi et m'enlaçais, tandis que le draconide lâcha son épée sous le coup, lui aussi choqué. J'étais couverte de sang, je venais de tuer une quinzaine de personnes, dont son père et elle me demandait de jouer les mères Wendigo ? Quelque chose m'échappait. Se grattant l'arrière de la tête, le guerrier attrapa la petite d'un air blasé, ramassant son épée au passage.

- Vous êtes vraiment toutes atteintes hein ? Je l'emmène à Edälis, on se retrouve là bas.

Je n'avais pas pu répondre à cette petite, la voyant partir, je mis ma main en avant, surprise par ma propre réaction.

- Attends ! Quel est ton nom ?

Me souriant, elle répondit à ma question d'un air enjoué.

- Cyrilia ! Et toi ?

- Edwen...

- C'est joli.

- Merci, je crois...

La voyant disparaître au loin, je m'éloignais en vitesse de cette fichue ville, je voulais éviter d'avoir toute la garde à mes trousses. Sans le savoir, plutôt que de prendre une route plus discrète, je me dirigeais inconsciemment vers les ruines des Brumiens, là où j'étais morte et que j'avais rencontrée Raphaël. Je revis ce trône, toujours là depuis le temps et je me laissais tomber contre le dos du siège, je n'arrivais pas à grimper dessus. Qu'est ce qui m'étais arrivé, tout ce carnage, pour protéger quelqu'un ? Cela ne me ressemblait pas. Moi ? Jouer les mères ? Ridicule, j'étais bien la dernière personne pouvant imaginer cela. Je savais déjà que les énergies nécromantiques ayant parcouru mon corps m'avaient rendue stérile, je ne pouvais donner la vie, c'était là ma véritable malédiction. Et puis quel avenir donner à des enfants dans ce monde dirigé par la tyrannie de la Lune ? Ces pensées me firent sursauter, je ne me reconnaissais vraiment pas.

- Cyrilia, oui, c'est un joli nom...

- On parle toute seule ?

Misère, je reconnaîtrais cette voie entre mille, Fujiin, sauf que je n'étais pas en état de faire quoi que ce soit. Le regardant, je lâchais un sourire provocateur, ainsi qu'une petite pique, à défaut d'une véritable, en glace, entre ses deux yeux dissimulé par son fichu masque !

- Oh Fujiin, tu n'as vraiment que ça à faire ? Tu as pas, je sais pas, une autre espèce à exterminer ?

La réponse ne se fit pas attendre, une rafale de vent explosa mon trône et me fit voler sur plusieurs mètres.

- Aucun sens de l'humour, même pour un chien de ton espèce.

Encore une fois, il ne tarda pas, m'envoyant un coup qui me refit un baptême de l'air gratuit. Me retrouvant au sol, crachant du sang, tandis que je voyais les autres sages s'approcher. Toussant, je ne comptais pas lui laisser le plaisir de m'avoir coincée ici.

- C'est tout ? Trois cent ans pour vous préparer... aucune imagination.

M'attrapant par les cheveux, il me souleva et planta sa lame juste entre mes points vitaux, sadique en plus de cela. De mon côté, je pensais à Raphaël, je devais trouver un moyen de lui arracher mon fragment d'âme à distance, rapidement, sinon il risquerait de partir avec moi et il était hors de question que cela arrive. Il devait avancer, quoi qu'il arrive.

Sans dire un seul mot, les sages firent apparaître des chaines de la couleur de leur élément, qui vinrent se plonger dans mon corps, me faisant hurler de douleur. Bon, je n'avais pas réussi à couper le lien, mais je pouvais au moins réduire sa sensibilité, Raphaël ne sentirait rien, c'était l'essentiel. Je savais ce qu'ils faisaient, ils utilisaient leurs pouvoirs combinés pour m'arracher mon pouvoir et me tuer par la même occasion. Je ne leur laisserai pas ce plaisir ! Je tentais d'utiliser mes pouvoirs en nécromancie, mais cela ne fit qu'accélérer le processus. Je résistais le plus longtemps possible, le sourire aux lèvres, six contre un et ils n'arrivaient pas à m'achever. Puis finalement, ils retirèrent tous en même temps leurs chaînes et je sentis cette mort qui m'avait tant accompagnée me quitter. Enfin, ce sentiment plaisant de ressentir la mort autours de moi. Mes âmes, mes vies, elles étaient toujours là, ils devraient faire un autre passage pour me les enlever.

Visiblement ravi, Fujiin me lâcha, mais il n'eut pas vraiment le résultat qu'il espérait. Jamais je n'avais subit une douleur aussi violente, c'était indescriptible, comme si chaque partie de mon être avait été arrachée dans une direction différente, mais que la douleur était toujours présente, sans avoir la possibilité de mourir. Frappant le poing sur le sol, j'éclaboussais mon propre sang, je recommençais, encore, encore, encore et encore. Puis je me mis à rire, c'était tellement incontrôlable, comment se faisait-il que je sois encore en vie ?! La Lune, elle brillait, comme si elle admirait le spectacle, la vue parfaite de sa victoire devant ses charmants chiens. Jamais, jamais elle ne gagnerait, tant que j'aurais un souffle de vie, je la traquerai, elle, son espèce et tous ses petits soldats.

- Qu'est ce qui est si drôle la morte ?

- Oh mais vous ! Je vais vous massacrer, vous et votre garce de mère, je prendrais une attention toute particulière pour vous préparer. Oh chaque partie de votre corps sera un festin. A la fois porcs et misérables chiens, vous êtes forts.

Sans comprendre comment, je me fis soulever dans les airs, les sages reculant, une force inconnue s'emparant de mon esprit. Je ressentais sa colère, sa haine, son envie de détruire la lune, de prendre sa revanche. Cela datait, avant les êtres même... pitoyable ! Comment cette créature, peu importe ce qu'elle était, osait comparer sa haine à la mienne ?! Elle n'était pas à la hauteur.

- Ferme là et apprends ! Tu n'es rien !

Les murmures cessèrent, me faisant retomber et balayant les sages d'une puissante onde de choc. Je sentis le besoin de m'en aller et je pensais tout de suite à Raphaël. Mon corps fut comme arraché à toute vitesse, ouvrant toutes mes blessures en les aggravant encore plus. Je ne contrôlais pas cette célérité, sans compter que lorsque je ne vis plus le sol, mais le toits des maisons d'Edälis, je compris que ce n'était clairement pas bon pour moi...Je m'écrasais dans une des maisons voisines, détruisant la moitié de la structure, comme si elle était happée de l'intérieur. Déplacement dangereux donc, surtout que j'étais à moitié morte. Fort heureusement, c'est là que Raphaël fit son apparition. Il ne ressentait pas ma douleur, je ne parvins qu'à dire une seule et unique chose...

- Aide moi...

~~~

Et bien, cela commençait à devenir une habitude, j'aurais préféré que mon mercenaire en herbe ne rentre pas aussi facilement dans mon esprit, mais il devenait bon, je ne pouvais le nier. Dire que je parlais simplement de la viande et le voila qui fouillait mes souvenirs des jours précédents, incorrigible. Et dire que je voulais lui cacher tout ceci...

- Le lien est présent, mais... je ne voulais pas que tu ressentes cela. Je n'étais pas certaine de m'en sortir, alors j'ai voulu le couper pour que... Je porte mon fardeau seule, je fais mes choix seule et je n’entraînerais jamais quelqu'un dans mes décisions. Si je tue la lune, cela affectera ses serviteurs, mais je ne ferais jamais de dommage collatéral, jamais et surtout pas toi.

Je détournais le regard, j'avais ma fierté, même si quelque part, j'étais heureuse qu'il soit conscient de ce que j'avais fait et enduré. Je l'avais protégé des sages, ils ne savaient pas qu'il existait. Je dois aussi avouer, j'étais fascinée, il semblait pouvoir contrer mes habituelles protections mentales. Face à lui, j'étais vulnérable, c'était à la fois dangereux et excitant. D'une certaine manière, j'avais enfin trouvé un égal, même si il ne s'en rendait pas compte. Ah Raphaël, tu pourrais faire tellement de choses avec ton héritage, pourquoi être aussi peu ambitieux... Je te soutiendrai, quoi qu'il arrive.

Puis son autre question me revint en mémoire, créant une certaine gène en moi. Je voulais lui faire plaisir, mais je n'avais jamais été dans ce genre d'état avant. Il me faisait de l'effet, c'est le moins qu'on puisse dire.

- Hum, j'ai senti ta frustration sur les meurtres de Butcher il y a quelques temps, tu pensais qu'il était hors de ta portée. Alors... je l'ai attrapé avec l'aide d'Annabella, il est dans la cave et c'est sa jambe. C'est mon autre surprise, j'ai pensé que ça te ferais plaisir.

Ceci étant dit, j'attrapais un morceau de viande, puis me resservis, en prenant un grand verre de vin. Décidément, je n'avais plus du tout le contrôle ces derniers temps !
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MessageSujet: Re: I'll gladly have you for dinner   I'll gladly have you for dinner Icon_minitimeJeu 5 Jan - 17:42

Je n'étais pas dans ma salle à manger. Physiquement si, mais mon esprit était partit ailleurs. Littéralement. Et à une autre époque. J'allais comprendre qu'il s'agissait de quelques jours auparavant. Je me retrouvais dans une cour, un vaste endroit où se trouvait sur une scène en bois, une petite fille. À genoux, un homme était en train de soulever une lame au dessus d'elle. Tuer une gamine ? Voilà qui était bien étrange, et je doutais que les raisons soient bonnes, mais je ne savais rien de la situation. Ce devait être le passé d'Edwen à nouveau. J'avais déjà vu quelque souvenirs de son passé, notamment lorsque je l'ai sauvé des montagnes autrefois. Cette fois-ci, c’était bien plus clair. Je retrouvais bien plus mes repères et j'avais l'impression d'être un spectateur parmi tant d'autre dans la foule ayant décidé de venir voir cette exécution. Mais je me doutais que quelque chose allait tourner mal. Si je voyais cela, c'était qu'Edwen était à proximité. Et effectivement, je la voyais arriver. Enfin la voir... c'était bien relatif. Je voyais quelque chose foncer, et qui était bien trop rapide pour que je voie clairement de qui il s'agissait. Les projections de glace autour de la forme était le seul indice que j'avais sur son identité, et elle arriva sur la scène, gelant le bourreau. Enfin, je vis clairement et officiellement qu'il s'agissait bien d'Edwen d'Ombrefroide. Elle décapita d'un bon coup de pied la statue de glace. Souple comme toujours. Mais elle ne se contenta pas juste de ça. Elle préféra après massacrer ce qui restait du bourreau congelé. Elle ne remarquait pas vraiment que de nombreux soldats commençaient à l'entourer, elle et un de ses alliés qui tentait de la ramener à la raison. Edwen... Les émotions entraînent à l'inattention et à la mort, tu devrais le savoir.

Évidemment, Edwen arriva à maîtriser les soldats. Difficilement, certes, et je ne m'attendais pas à ce que ça soit une tâche facile. Ils arrivèrent tout de même à lui donner du fil à retordre. Mais elle était bien trop puissante, et son ami dont je ne connaissais pas le nom se débrouillait parfaitement bien. Je reconnaissais un entraînement militaire dans les attaques et passes d'armes qu'il faisait. Ça ne devait pas être monsieur tout le monde, loin de là.

À la fin de la bataille, Edwen était couverte du sang de ses ennemis. Malgré cela, la petite fille qu'elle venait de sauver sauta vers elle, avec une énorme confiance. Être... sa mère ? Je soupirais. Une petite idiote, ou alors une petite folle. Je ne pensais pas qu'Edwen puisse faire du mal à des enfants, toutefois trouver refuge vers une personne salie par le sang d'une vingtaine d'homme qu'elle a tuée sous ses yeux...me semblait être une réaction parfaitement décalée. L'homme décida de prendre la fille avec lui, laissant Edwen seule dans cette place, entouré de cadavres. Seule, mais pas pour longtemps.

Je sentis des frissons parcourir mon échine. Fujiin. Ce nom arriva soudainement dans ma tête sans que je ne comprenne pourquoi. Peut-être était-ce le lien entre nous deux. Je devais sûrement partager d'autres souvenirs que celles des scènes, tel les noms... ou même les ressentis. Car je ressentais une sensation désagréable parcourir mon corps en voyant cet individu. Après quelque bref échanges, elle fut envoyée plus loin par des rafales de vent, puis finit au sol, avant que ce Fujiin vienne pour lui planter sa lame dans le corps. D'autres personnes venaient, et ils ne m'inspiraient pas du tout confiance également. Des chaînes sortirent de chacun pour finir à l'intérieur d'Edwen, et c'est à ce moment là que le monde devint flou autour de moi. Progressivement, rapidement, et tous mes sens commençaient à me perdre. Au moment où elle semblait souffrir avec force. Sombre, noir. Silence...

De nouveau dans la salle à manger. Une Edwen face à moi, de l'autre côté de la table. Je la regardais dans les yeux, trahissant à peine la surprise que j'avais eu en entrant dans ses souvenirs. De toute façon, elle sait quand je rentre dans ses pensées, d'une manière ou d'une autre. Je pense savoir pourquoi je n'ai pas pu aller plus loin dans ses souvenirs, mais...

- Le lien est présent, mais... je ne voulais pas que tu ressentes cela. Je n'étais pas certaine de m'en sortir, alors j'ai voulu le couper pour que... Je porte mon fardeau seule, je fais mes choix seule et je n’entraînerais jamais quelqu'un dans mes décisions. Si je tue la lune, cela affectera ses serviteurs, mais je ne ferais jamais de dommage collatéral, jamais et surtout pas toi.

C'était bien ce que je pensais. Elle avait coupé... enfin, réduit le lien à ce moment là, d'où le fait que tout s'est brouillé au moment où elle fut torturée. Elle n'avait pas vraiment fait de sacrifice pour moi, après tout elle n'a rien du perdre en retour pour me protéger d'une immense douleur mais... elle l'avait fait gratuitement. Je ne pouvais pas dire si elle cachait une certaine affection envers moi derrière des excuses ou si il s'agissait simplement de préserver sa fierté. Ou alors les deux. Je préférais croire à la seconde option.

Sur le moment, je ne savais pas quoi répondre. J'étais reconnaissant, mais de là à ressentir la nécessité de lui partager ça... non ! Je ne le voulais pas. Elle a eu pitié de moi, alors que je suis une personne capable d’affronter toute sorte de peine et douleur. Je ne suis pas une personne à sauver. Je ne suis pas une personne à protéger. Je peux subir. Subir et me relever, et survivre.

- Je suis capable d'endurer des douleurs. C'est d'ailleurs nécessaire pour devenir plus fort dans le futur. Ne pense pas que je suis trop fragile. Et ne te met pas en risque pour moi, il n'y a rien de pire que de dépendre des autres.


Mes sourcils se froncèrent en la regardant, prenant un regard sévère, grave. Je savais que toute ces réponse étaient plus des tentatives de rester fier comme un paon, que ce soit ridicule ou non. Cependant, la seconde d'après je m'adoucissais un peu, et dévia mon regard ailleurs.

- ...Mais je comprend ton action. Tu aurais pu ne pas le faire et ça n'aurait rien changé pour toi. Je... Suppose que j'aurais fais la même chose. Tu as ma gratitude.

Je m'interdisais de me montrer plus compatissant. Je ne dépendais pas d'elle et elle devait le voir. Mon honneur était en jeu. Elle devrait déjà être bien heureuse que je lui ai sortit quelque chose ressemblant à un merci. De toute façon, elle revint rapidement sur ma seconde question :

- Hum, j'ai senti ta frustration sur les meurtres de Butcher il y a quelques temps, tu pensais qu'il était hors de ta portée. Alors... je l'ai attrapé avec l'aide d'Annabella, il est dans la cave et c'est sa jambe. C'est mon autre surprise, j'ai pensé que ça te ferais plaisir.

Le boucher... Lui ? Ici ? Dans la cave ? Bon sang ! Je me levais de ma chaise pour finir parfaitement droit, la regardant avec des grands yeux ouvert. Je n'ai jamais eu l'occasion de capturer ce salaud. En tant que membre de la triade, on les trouve plutôt vers Roche-Embrum. Et je refusais de revenir dans cet endroit de ma vie ! Le passé appartient au passé, et je devais m'occuper de l’instant présent. Des problèmes de Revälis, Edälia, les continents autour à la limite. Mais Roche-Embrum était déjà condamné. Certaines maladies sont incurables, d'autre demandent des miracles pour être curables. Je voyais ces îles comme une maladie grave qui doit attendre son miracle pour qu'on puisse changer les choses. Et à attendre les miracles, on meurt avant qu'ils se produisent.

Je savais que le boucher représentait la triade à Edälia. Un membre si important de leur organisation, à proximité de là où j'étais, c'était une occasion que je ne pouvait pas louper. Mais ils se démerdaient bien. Et je n'ai jamais eu occasion de le trouver. Savoir qu'il y avait une telle ordure ici... et qu'il m'était offert sur un plateau d'argent...

...littéralement...

Tout était en ma faveur. J'avais enfin une excuse pour ne pas manger cette jambe, et une proie qui m'attendais. Sans autre réponse, je sortais la dague que je laissais toujours cachés sur moi, et marcha rapidement, d'un pas décidé, vers la cave. Je descendais les escaliers, entendant les gémissements étouffés de ce tueur à travers la porte en bas. J'ouvrais avec force pour le voir attaché au mur, assis sur un tabouret, avec en effet une seule jambe. Il leva la tête vers moi, et eu une lueur d'espoir traversant ses yeux.

- Oh par la lune, qui est cet enc...

Sans m'arrêter, je donnais un violent coup de poing sur son visage. Sa tête vira à gauche, crachant un léger filet de sang, ainsi qu'une petite dent qui vola avant de percuter le sol. Immédiatement après, je me mis derrière le poteau et planta la dague dans sa main. Il eut un hurlement déchiré, tandis que je descendais le long de son bras jusqu'à son coude, l'ouvrant littéralement en deux. Je pouvais voir le long de son os. Il gigotait, gémissais, j'entendais son désespoir, sa peur, sa panique... En général, je ne bâclais pas mon travail, mais j'avais décidé de lâcher toute ma tension sur cette attaque de ma dague, respirant profondément. Satisfais de l'odeur du sang s'échappant de cette longue plaie ouverte, je me redressais et me remettais devant son visage. Il tomba dans les pommes, probablement l'intensité de sa douleur. Il devrait survivre assez longtemps à cette blessure. De toute façon, la mort avait peu d'importance avec moi dans les parages.  

Je vis Edwen descendre les escaliers de la cave, s'arrêtant à l'ouverture. Je ne fis pas vraiment attention à son arrivée, tournant comme un prédateur autour du boucher, avant de m'arrêter enfin.

- La cave n'est pas un bon endroit pour les exécutions... lentes du moins. Pas avec Samantha ou Catheline ici. J'ai un repère dans la campagne Edälienne, il va falloir le bouger ici.

Serrant la dague dans ma main, je l'enfonçais avec vigueur à l'intérieur de son crâne. Une mort rapide pour l'instant, le temps que je bouge le corps. Il me suffirait de prendre le sac à patate vide de la cave, nettoyer un peu derrière moi et bouger.

-Laissons le sang pour l'instant. Après tout, vous avez préparé un dîner à base de viande, ce ne sera pas des plus surprenant. Mais je reviendrais pour m'assurer de nettoyer tout ça par moi-même. Je fais confiance à Catheline, mais il y a toujours une chance pour qu'on doute de l'origine du sang.


Je retirais les chaînes tenant le cadavre sur le poteau, le faisant mollement tomber sur le sol. Je me tournais vers Edwen,

- Je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à une punition suffisante pour lui. Comme son nom l'indique, il était très porté sur le meurtre, la torture, mutilation... Je pourrais le jeter vivant aux cochons. Ce genre de créature peut tout manger. Ou alors lui retirer un à un ses organes, du plus inutile au plus important, bien lentement devant ses yeux. Pour l'instant je n'ai que ça en tête.


Je continuais de regarder le Butcher comme un peintre regarderait une toile blanche. Ma tête tourna ensuite en direction de la wendigo. On pourrait presque, je dis bien presque voir un léger rictus sur le coin de mes lèvres.


-Je vous laisse décider ce qui serait meilleur pour un individu pareil.
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