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 Mephisto • Ca deviendrait presque amusant !

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MessageSujet: Mephisto • Ca deviendrait presque amusant !   Mephisto • Ca deviendrait presque amusant ! Icon_minitimeSam 28 Déc - 15:01



-♥  Mephisto  ♥-

 

Informations

Nom Complet : Mephisto Jhan Fried Von Phelesis
Âge : 390 ans
Lieux de vie : À l'académie
Race : Démon Primordial
Grade/Métier : Gardien des secrets ♥
Guilde : Guilde indépendante des gens qui s'ennuient.
Capacité : Lachen, Staunen, Weinen

Eins ! Pour Mephisto, l'amusement est sa raison de vivre. Il met tout en œuvre pour convertir les arcanes des démons en une magie positive basée sur... Le n'importe quoi. Des siècles d'ennui lui on donc permis de faire sortir a peut près tout ce qu'il souhaite de ses poches. Il peut changer d'apparence à sa convenance mais cela le contrait à être fragile et bien plus exposé. Il peut faire léviter un fauteuil de cuir rose, se changer en un nuage de paillettes. Sa limite est son imagination et l'innocence de ses actions.

Zwei ! En tant que démon relativement pacifiste Mephisto n'a ni l'envie ni le besoin de se battre. Engager un combat avec lui et la preuve d'une très grande considération (ou d'une envie de se dégourdir un peu les jambes) Il préfère l'intimidation. Rendre son aura plus impressionnante qu'elle ne l'est, faire apparaitre des abominations, créer de vrais cauchemars. Il ne fait que du bluff. Il suffit d'un geste de la main pour dissiper ses tours de passe passe. Aussi "gentil" soit il, il n'est jamais contre corrompre un esprit faible. Méfiez vous...

Drei ! Je ne vais pas vous décrire ici de tous les pactes possible et imaginable pour qu'un démon puisse dévorer quelqu'un ou bien les tortures abominable dont j'ai pu être capable. Ni même la force brut, les sorts et autres violences gratuite dont je dispose. Ce qui m'importe n'est pas de gagner. Vous savez, les personnes capable et assez couillu pour m'affronter se comptent sur les doigts des mains d’un manchot. Non franchement, vous faire la liste de mon arsenal serait ennuyant, dites vous juste que quel soit le chemin emprunté, le résultat est le même, la mort... Et elle est rarement douce.

Derrière l'écran


Es-tu un garçon ou une fille ? : Un Chamoix
Quel âge as-tu ? : 16 ans
Comment as-tu découvert le forum : Grâce à un vieux monsieur qui a des bonbons dans sa poche et une trotinette blanche
Comment le trouves-tu : Il m'inspire ! *O*
Double compte : Nan
As-tu lu le règlement,
si oui la preuve :
Validé by Shishi
Autre : Euh... Kamoulox ?

Je vole haut
"La beauté infinie.."

Mr Blue Sky by ELO on Grooveshark


Encore une création de l’être humain pour satisfaire une curiosité sans limites ?! Vous êtes pathétiques. Vous m’admirez tous les jours, chaque jour qui passe, mois après mois, années après années. Ai je tant changé que ça ? Ne suis je pas assez monstrueux pour vous satisfaire et vous complaire dans votre futile beauté. Je me fiche de vos canon, de vos idées préconçues de l’ esthétique. Je suis l’ esthète de ma propre pensée et je prends plaisir à être ainsi, minable qui me demandez là de me décrire. Comment vous dire... Vous connaissez sûrement bien des légendes sur nous les démons. Des monstres immenses, munis de cornes, de griffes, de dents acérés, de plusieurs paires d’yeux pour autant de pattes. Fut un temps ou... Je n’ai jamais ressemblé à ça. Ce sont les fantaisies des humains qui nous on collé cette apparence dégradante. Il est vrai... Un certain nombre de mes pairs ressemble à des monstruosités et on l’intelligence qui va avec mais ne voyez vous pas que je suis différent ? Je ne suis pas le seul ainsi. Nous avons tous été des bêtes, avides et pathétiques. Mais tout cela appartient au passé, un lointain passé. Une vie de plusieurs siècle a forgé ce que je suis. Pour me fondre dans la masse grouillante qu’est l’humanité j’ai du renoncer aux monstruosités. J’ai du accepter la chose que j’étais. Démon n’est pas facile tous jours. Oreilles pointues et canines acérés. Une elfe-pire ? Je vous emmerde. Nous démons avons un peu plus de virilité que les être de la forêt et beaucoup moins d’ adiction que ces drogués de chauve-souris. Je m’égare. Je doute que la description de ma garde-robe soit... intéressante. Vous savez, savoir si je met un caleçon rouge ou un string à étoiles n’a que peu d’intérêt. Et avant que votre regard faussement pas intéressé ne se pose sur moi, je ne porte pas de sous-vêtements, j’aime être sale. Satisfait ? Tch. Pour briser les barrières qui me séparent de vous, mortels j’ai décidé de revêtir quelques petites douceur. Abandonnant noir et rouge j’ai adopté l’omniprésence du blanc dans ma tenue. Un paradoxe dont je m’amuse chaque seconde qui passe et qui n’est pas occupé par une occupation plus importante. Dans les couloirs de l’établissement je circule dans un uniforme immaculé. Pantalon bien taillé, veste cintré, chemise rayé, cravate noué et chaussures cirés. Mais pour les sorties, les occasions, les rencontres là... Là je sors le grand jeu ! Eins, Zwei, Drei ! *Pouf !*

Des bottes à talonnettes bordeaux fermé par deux larges lanières de cuir, des collants rayés couleur guimauve et sucrerie, un caleçon bouffant blanc. Un problème avec ce caleçon ? C’est très à la mode dans le gouffre, vous n’imaginez même pas ! Tout comme ma chemise rouge et cette charmante vestes aux coutures fines fermée par trois boutons assortis à mes superbes collants. Sur mes épaule je dépose une cape faite d’une étoffe blanche à la doublure violacé d’un goût certain. Tout est minutieusement organisé dans cette superbe tenue. Que ce sois le léger foulard n soie autour de mon cou ou la paire de gant fin qui cachent mes longs doigts maigre et griffu. Une lanière de tissu ferme la cape sur ma poitrine et est attaché par un une broche d’or formant une sorte d’écusson, encore une de mes petite folie. Mais ce qui importe n’est pas la tenue bien sur, j’en change régulièrement, je ne suis pas un personnage de conte qui conserve les même vêtements en permanence. Mais si il y a bien une chose qui n’a presque pas changé en plusieurs siècle c’est mon visage. Une peau lisse et douce inaltéré par les siècles, un long nez raide et pointu, qui sépare deux yeux en demi cercle rond en amande, carré et ovale. Vraiment ? Comment vous dire, ce sont des yeux, amusez vous à me regarder en face et vous saurez. D'un jaune, luisant dans le noir. Dire qu'ils sont dorés serait leur donner trop d'importance, je suis loin d'avoir des pierres précieuses aux creux de mes orbites. Des pupilles fines, telles deux longue fentes. Comme celles d'un chat, ou plus simplement celles d'un démon en manque d'inspiration. Descendez un peu, oui là ! Vous voyez ? Cette immense trou béant toujours ouvert, qui s'agite dès que l'occasion s'y prête. Oui, ma bouche, elle est belle n'est-ce pas ? Grande, souriante, pleine de dents pointues et d'une langue immense d'un rouge intense, curieuse et toujours sur sa faim. Pour encadrer ce chef-d'oeuvre, observez mes beaux cheveux violacés couleur aubergine ou bien sang de girafe volante, au choix. Peut être pourrais-je prolonger cette description ? Mais rien n'est terminé chez moi, ni mes accessoires souvent composé d'un simple parapluie au manche en forme de glaces délicieusement sucrée. Enfin, je pourrais vous parler de tout un tas de choses qui sont vraies aujourd'hui et qui ne le seront plus demain... Alors je préfère me taire et arrêter là le massacre d'un physique sublime.

je ris fort
"... de la folie et l'ennui"

Horses by Patti Smith on Grooveshark


Cette description sera, je vous l’annonce, incomplète et inexacte. Autant mettre tout de suite les choses au clair, je ne suis ni tendre ni doté d’une pitié ou d’une compassion exemplaire. C’est dur à dire comme ça, mais je suis né démon. Cela ne me déplait pas tant que ça mais malheureusement cela fait que je suis mauvais. Oh, pas tant que ça vous allez me dire ? Il est vrai que j’ai depuis longtemps troqué mes meurtres par le spectacle, je suis un divertissement humain. Je suis passé au-delà du stade de l’immonde créature bonne à tuer et à corrompre. Couvert d’un masque, j’aime créer le rire. Derrière deux petites fentes j’observe le monde et il me le rend bien. Malgré mes antécédents jamais on ne m’a punit, quelle vie de bohème. Un monde de rêve sans personne pour vous faire regretter. Une ennuyeuse vie sans aucune angoisse, aucun problème si ce n’est celui de réussir à occuper ses journées. Vous savez... je sais ressentir des choses ! La haine, le désir, l’envie, la joie, le plaisir mais à la différence de vous humains, vous garou, vous vampires je n’extériorise pas, peu, à l’envers, à droite, à gauche, partout je vide ma haine ! Derrière fois je crache ma joie et je vomis sur ta tête mon désir, je caresse ta joue avec la vengeance et la tranche avec amour. Haha, je rigole, l’amour ne fait pas parti de mon curriculum vitae. Je vous ai étudié durant de longues, très longues années alors je peux simuler, tenter de montrer, faire croire, tenir bien droit devant moi ce joli masque finement décoré. J’ai eu beau “saisir” la notion d’amour, je ne la vis pas. Je n’aime pas en parler, tout ceci est d’un ennui... Mon ex-femme ne le comprenait pas. A vrai dire, personne n’a jamais compris ce que je suis avec précision. Personne et surtout pas moi. Je me suis forgé par mimétisme une personnalité imprégné par la haine, le rire et le vice. Je suis fait de défauts modelés sur le visage de mes victimes, de qualités volées à mes femmes, mes hommes, mes enfants, mes animaux. Menteur, moqueur, rieur, voleur. Suis-je malfaisant ? Pour moi tout ceci n’est que plaisir. Je suis un grand acteur, un immense acteur, un comédien de génie, une bête de scène.

Marcher dans les tranchées d’une guerre éternelle, de silencieuses batailles, rire des hommes qui tombent. Pourquoi opposer noir et blanc, vie et mort. Tout fait partie d’un même monde, ce ne sont que des visions différents d’un même univers. Ce sont les conclusions que je tire de mes journées de profond désoeuvrement. J’adore les couleurs vives, ce qui claque, qui pète, ce qui explose et se fixe sur la rétine de mes interlocuteurs, dans les reflets de l’eau, dans ses yeux, les yeux de maman. Maman m’a fait ainsi et personne ne peut revenir sur sa décision. Elle m’a offert ma propre justice. Pas de défense des plus faibles, pas d’avantage pour ceux qui le mérite, j’offre mes services à qui pique ma curiosité, qui chatouille mon envie. J’arrête le contrat quand je décide. Je n’ai pas d’honneur et pourtant j’ai de l’honneur. Le paradoxe de l’inconstance, de la folie de haut voltige, la passion du risque, des obstacles, du challenge. C’est beau de se mettre au niveau de son adversaire, lui offrir la possibilité de vous tuer, mais même mourir en ennuyant. J’ai passé un mois de ma vie dans le monde à me suicider sans m’arrêter pour tenter de trouver un sens à ma vie, sans succès. Pas de nouvelles sensations, juste le grotesque de la mort, le silencieux rire des os qui s’écrasent, se brisent sur le sol. Passionné, du monde qui nous entoure et de l’inconnu. Joyeux, à toujours voir plus loin. Optimiste, comment ne pas voir le bon côté de la vie quand la mort est si désespérante. Lucide, intelligent, rieur, drôle, malin. Tant de qualités volées à ces sentimentales créatures que sont les humains. L’opulence... C’est un si beau mot. Il est tellement plus intéressant de chercher à capter le sens de ce mot plutôt que de vous dresser une liste de mes qualités et défauts. Que voulez-vous en tirer ? Penser vous que grâce à elle vous pourrez me connaître ? Prévoir mes réactions ? Me brosser dans le sens du poil ou bien justement m’irriter ? Est fou celui qui pourrait penser ça. Je rêve d’un jour où l’on inventerait un mot pour me qualifier, j’ai pensé à paro ou brucnalié... ou bien baroque, ça sonne bien baroque vous ne trouvez pas ?

A bien y réfléchir, j’ai omis de parler de quelque chose... Du fin fond de mon être, le chaos onirique. L’abysse, l’abysse m’a rendu dingue. J’ai entendu ma mère, je sais qu’elle est dans ce trou sans fond. J’aime cette noirceur enivrante qui avait pris possession de moi, qui s’enfonce toujours plus profondément, avec toujours plus d’insistance. Comme une blessure qui ne cesse de s’ouvrir, sans jamais cicatriser, comme un fer chaud qui vient se poser contre votre poitrine dès que vous vous laissez allé, qui appuie mettant toute sa force dans le but de vous écraser. Et pourtant, plutôt que de m’y soumettre je laisse le métal brûlant s’enfoncer dans ma peau. Elle me manque, elle m’appelle, je sais que je dois résister et pourtant je sais aussi que jamais je n’y résisterais. Tout repose là-dessus, comme une planche en équilibre sur un clou, au moindre faux pas, je valse et ma place à l’académie avec .Je vais devoir me faire discret, invisible et enfouir tout ça sous des couches de bêtises et d’ignorance. Mais vous savez au fond, je vous aime bien vous qui lisez cette description car vous m’avez permis de comprendre une chose, c’est que je suis incapable de me comprendre.


Histoire


"Est fou celui qui cherche la logique au fond de l'âme humaine."
O'brother - Joel & Ethan Cohen


C’est le froid qui forge ton esprit, qui te pousse à avancer, qui te fait mettre un pied devant l’autre. Ce froid qui te prend dans son étreinte, qui te serre de ses caresses amères, qui pose sur ton corps son empreinte vicieuse. Et je laisse derrière moi mes traces de pas. Tu sais... Il n’a jamais été facile de progresser dans ce monde... Parfois tu te demandes ce que tu fais à marcher là, pourquoi avancer dans cette neige épaisse, ce blizzard puissant qui fouette ton visage a chaque bourrasque et qui pour chaque pas que tu fais te fais reculer de deux autres. Tes lèvres ne s’ouvrent plus, les gouttelettes d’eau dans ta barbe gèlent, tes yeux ne sont plus que deux fines fentes dans un visage crispé par le vent cinglant. C’est ainsi que j’ai parcouru le monde. Survivre dans le froid de mon esprit... De mon vivant je n’étais rien de plus qu’un être fait de tristesse et de fadeur. Cheveux sombre et yeux pales qui posent sur le monde un regard empli de dégoût et de rancoeur. Amnésique de son passé, il erre. Il ne vit que de ce qu’il trouve, opportuniste. J’étais quelque chose comme ça. Je me souviens uniquement de cette vie d’emprisonnement. Dépourvu de la capacité de voir les couleurs, forme de daltonisme poussé, je ne comprenais pas ou étais la saveur de ce monde dont certains parlaient. Je sais aujourd’hui que je vivais sans vivre, sans connaître ce qu’étais la vie. J’ai croisé des personnes, si peu. Ils m’étaient tous étrangers, aucun n’était comme moi, et personne n’a vraiment cherché à me regarder. Personne ne s’est souvenu de mon nom. J’avais un plaisir dans cette vie, regarder la vie continuait sans que moi je bouge. Voir la place insignifiante que j’avais au sein de cet immense organisme qu’était le monde. Simplement quatre lettres et j’aurais pu avoir l’impression qu’on m’apprécie. Donner mon nom, m’appeler, regretter mon départ.

Mais non. J’ai pensé être une marionnette, le monde une scène et la salle un vide. Un théâtre où je jouais chaque jour sans aucune gloire, sans aucun spectateur. J’aime imaginer les fils au dos de mes mains et dans ma nuque. Ce léger tiraillement, cette infime douleur. Et elle est arrivée, gentille et silencieuse. Elle m’a longtemps regarder jouer, à deux reprises elle m’a adressé la parole, je me suis accroché à elle. Mes fils se sont emmêlés dans ses boucles brunes et elle est partie. Je crie, elle fuit. Un fossé entre elle et moi, un gouffre s’est ouvert. Je pouvais hurler, frapper, rien n’y faisait. Elle est partie, elle m’a laissé seul. Monstre qu’elle était ! Les femmes ne sont que des objets bons à être utilisés et jetés. Alors, pourquoi sont elles si perturbantes, si... Fascinantes ? “Elles nous sont vitales” disent les humains. Mon passé est flou, mais elle son image est nette, détaillé, mise en valeur dans mon esprit. Je ne sais pas de quel genre j’étais. Un homme, une femme ? Comment savoir en l’absence de désirs, de passion, de besoins ? Comment identifier ce que l’on est quand on ne sait ni d’où on vient ni où on va ? Ce fut pendant longtemps ma question, le fil rouge de ma vie. Je pense, je parle, je vois mais suis-je comme les autres ? Suis-je comme elle, suis-je le seul ou bien ai-je des frères, une famille. Pourquoi est-ce que j’utilise ce mot qui me brûle tant les lèvres, qui les noircit de haine ? Je n’ai jamais voulu saisir le sens de ce terme. La peine d’apprendre que je suis leur meurtrier. Qui ? Quoi ? Où ? Ma mère viendra-t-elle me chercher ? Maman, tu sais que je suis ton fils ! Tu ne me laisseras pas ? Maman ? Maman, m’entends tu ? Maman... Tu me laisses avancer dans cet hiver éternel, ce froid glacial... Je brûle, je me consume. Je crois que c’est ainsi que je suis mort. Dans un trou que j’ai creusé à la force de mes doigts ankylosés. Je me suis allongé là et j’ai attendu que le froid vienne dévorer mon corps, avaler mes entrailles, déchirer mes membres et tuméfier mes chairs. La douce chaleur du froid m’enveloppe dans un lourd linceul de glace où je me complais, tristesse d’un monde que je quitte, bonheur de l’enfer que je rejoins. Je peux enfin dormir paisiblement, les yeux grands ouverts sur le monde. C’est beau, c’est agréable de mourir. Ça ne fait même plus mal, ça me rend heureux... Ma vie d’avant ma mort n’avait ni but, ni saveur et encore moins d’intérêt. J’étais seul, inconnu de moi-même. J’avais froid, ma tête était vide, vide, vide. Maman, pourrais-je te revoir un jour ? Dis-moi maman... Tu m’as oublié ? Tu me hais, maman ? Qu’ai-je fais... Maman... Maman, écoutes-moi...

J'ai ouvert les yeux sur l'obscurité. Qu'est ce donc ? J'ai chaud, c'est désagréable. Ça me choque, ça me prend aux tripes mais... J'ai chaud. Je tente de bouger mais mes membres sont entravés, je suis attaché. Dans le vide ? Je ne suis pas mort ? Je ne peux pas mourir ?! Quelle horreur...! Ne me dites pas que je vais retourner dans le froid, la solitude et la glace. S'il vous plait, non... Qu'est-ce que je suis ? J'ai faim, j'ai envie de manger comme si mon estomac était devenu un immense trou sans fond. Oui, faim ! Manger, manger... Ah...Nourrissez-moi ! Manger... Je veux manger. De la chair, oui... Du sang. Ces voix dans ma tête. Hiiii... Quelle horreur ! Ca grouille... Manger.... La voix dans ma tête, la conscience commune s'exprime. Nous étions peu, un seul parlait, pas d'identité, juste des ordres. Tout est étrange ici. A cette époque, réfléchir et avoir sa propre pensée était un fantasme inaccessible, un luxe dont on nous privait à coup de torture et de menaces. L'enveloppe charnelle n'avait pas d'importance ni d'intérêt dans ce plan. Des monstres, des créatures infâmes, sans tête ni jambes, des choses abjectes dont j'ai pendant longtemps fait partie. Le plan démoniaque était vide et morne en comparaison de l'orgie permanente qu'il est devenu. Le monde de Revalia se peuple, le nôtre aussi. Les gens meurt, tous ne deviennent pas démon. Les règles sont approximatives et faites d'exceptions. Des suicides, des accidents tragiques, des vengeances, des maladies qu'on ne souhaite plus combattre. La bêtise aussi, forme de lucidité en ce monde. Devenir ce que je suis est une véritable libération, un plaisir, mais cela ne l'a pas toujours été. Vraiment pas. J'ai eu très vite le contrôle sur mes actes, je devenais conscient, je réussissais à acquérir le droit de désobéir. Ce fut long et difficile que de combattre sa propre nature, dire non au maître. Ce grand guignol gros et imposant qui n'avait pour ambition que d'asservir le monde. J'ai passé plusieurs mois à suivre le rang, bien sagement. Dans cette dimension, la notion est abstraite voir même absente. Il n'y a ni jour, ni nuit, ni paysage, ni soleil. Le sommeil n'existe pas dans ce monde. Seul l'appétit subsiste. Nous ne descendons dans le monde que pour errer, sous les ordres du chef. Le but nous était caché et personne ne s'en souciait. Je me souviens de la première fois où j'ai pu voir mon reflet, le dégoût qui m'a saisi preuve de ma lucidité. Une abomination dotée de plusieurs rangées de dents me faisait face. Avec une demi-douzaine d'yeux, des bras et des jambes immenses couverts d'une fourrure sombre et épaisse.

Quand on se libère, qu'on déroge aux règles, le monde ne désir plus qu'une chose, votre mort. D'esclave je suis devenu la victime. Ma seule chance était la mise à mort du chef. Un tir à la tête et c'est tout le corps qui ne répond plus, le leader tombe et les sbires s'agenouillent. Cela ne se déroula pas pendant un honnête duel. Je dus mettre un terme à son "armée". Éventrer ses soldats, massacrer sa seule et bien maigre défense. A la force de mes griffes, de mes crocs c'est ce que je fis. La force brut, la puissance à l'état pur. Le sang de mes victimes coagulait sur mon visage, le son des os qui se brisent résonne comme une berceuse à mes oreilles, je suis aveuglé par la bataille, je m'enivre du meurtre, j'aime ça, c'est bon ! Tuer les ignorants, les faibles, les soumis. Je n'ai pas décimé tout le plan démoniaque contrairement à ce que dit la rumeur. J'ai simplement affronté la minable bande d'incapable qui avaient la ridicule volonté de protéger la chose qui les asservissait. Il ne reste finalement plus que le vil démon cornu et entouré de flammes réalisant au passage l'un des plus beaux cliché de méchant, très très méchant. Plusieurs heures d'intenses et brutal combat ? De la sueur, du sang et des tripes ? Qui a bien pu vous raconter toutes ces sottises ? Il m'a juste fallu m'armer d'une lance faites d'os que j'avais fabriqué en attendant que le chef vienne. Je l'ai empalé, froidement alors qu'il commençait son speech sur la haine, la vengeance et son amour du non-amour. Vous savez, ce long discours incontournable dans les histoires épiques ou le héros développe la théorie de l'évolution devant son rival. Ah... Nous ne sommes pas dans un livre pourtant. Je n'ai aucun honneur et je ne vois même pas pourquoi j'en aurais eu. Nous sommes des monstres, ce n'est pas ce que disent les autres races à notre sujet ? Pour faire joli, je lui arrachais ses cornes, il a hurlé et c'est le dernier son que la conscience commune put entendre de sa part. Un grand silence s'installa.
La panique s'empare de toutes les créatures qui venaient de perdre leur guide. Son cadavre me faisait envie au point que j'en salivais et que mes yeux brillaient. Pour m'assurer le respect des autres, je dus dévorer ses entrailles et ainsi m' approprier sa force. De mémoire, je crois que c'était l'un de mes pire repas avec celui que mon ex-femme avait fait pour notre mariage. Reprenons, je ne crois pas avoir expliqué ce qu'était précisément la Conscience Commune. Les démons ne sont rien de plus que des gros insectes tant qu'ils n'évoluent pas. La reine parle, les autres obéissent. Quand tu es faible, tu n'as pas le droit d'avoir un avis, des envies. Sauf celle de manger. Quand le plan démoniaque t'attrape, il t'affame, il te donne l'envie de te battre pour te nourrir, le désir du sang et de la chair. J'ai passé des jours entiers dans un cocon, emprisonné par cette fichu dimension. Quand j'en suis sorti, je sentais que mes veines débordaient d'énergie, de force. Elle n'avait plus rien de brut, tout était bien plus subtile. Je n'étais pas le seul à avoir évolué. Laisser les démons dans le silence avait déclenché une rébellion totale, il fallait reprendre en main ce troupeau de moutons apeurés. Je m'en suis chargé à la force de ma voix et de mes poings. Mais bientôt cela ne suffirait plus. C'est pour cela que j'ai choisi chez les plus évolués d'entre eux, six des plus forts et des plus intelligent. Il fallut cent cinquante aux avant qu'un second soulèvement éclate. Tant de choses ont changés entre temps. Nous nous sommes établi au nord de Revälia avant de se fragmenter dans tout le monde. Le plan démoniaque ne servait plus que de notre fontaine de jouvence pour nous ressourcer, naître, ressusciter. Nous protégeons involontairement l'espace de l'ombre, source de notre pouvoir grandissant. Un groupe supérieur s'est formé, les princes. J'en faisais partie et j'en ai permis la création en guidant vaguement cette bande de bon à rien pour les entraîner et les transformer en une bande de bon à rien utile. Cela était intéressant, la nature de chacun s'exprima d'elle-même. Je ne suis pas créateur de cet ordre, j'ai simplement permis la réunion de personnes fortes dans le but commun de guider un peuple. Gourmandise, paresse, envie, cupidité, luxure, orgueil et enfin colère que j'incarnais. Les autres m'avaient placé là considérant qu'un meneur devait inspirer la rage. J'avais accepté cette logique immature de bonne grâce, cela fut une excuse d'ailleurs pour tester et accroître ma puissance dans de joyeux et conviviaux massacres. En plus d'un siècle j'ai réussi à maîtriser les arcanes démoniaques, les dresser, mettre en cage ce pouvoir et susciter l'envie et la peur chez les plus faibles. Vous savez, les princes d'avant n'avaient rien à voir a maintenant, nous étions faibles et fragile en comparaison des monstres d'aujourd'hui. Ah... cette époque où donner la mort et faire le mal était un véritable plaisir. Une bien belle époque. J'étais beau avec mes longs cheveux noirs comme la suie et mon aura de malfaisance imposante, avec le temps elle s'est tellement estompé... Dire qu'avant je faisait s'agenouiller des peuples entiers par ma simple présence. Tout n'était qu'apparence et superficialité. Je me passionnais alors sur les créatures qui peuplent ce monde et auxquelles on nous compare. Les voyages et les expéditions nous ont permis de rencontrer et dévorer les autres peuples, les elfes, les humains. Des légendes... Le plus remarquable des endroits fut Hèndèlyà. Deux catégories de démons se formèrent. Les brutes et les fourbes. L'une était vouée à mourir dans la bêtise, les autres se liaient aux humains pour mieux les poignarder ensuite. Voici ce qui nous a valu notre réputation. Nous avons été punis, nous sommes naturellement mauvais, nous aimons le mal. C'est ce que l'on pense de nous, ce n'est pas loin de la vérité. Mais il y a autre chose, une raison de vivre contenue dans nos gênes bien trop complexe pour être compris par un mortel. Je n'ai jamais aimé cette version du sanguinaire assoiffé de sang, je me suis toujours considéré comme plus subtile, plus gracieux...

Je m'étais lié d'amitié bien que ce concept soit risible avec le prince de l'orgueil. Amusant, n'est-ce pas ? J'aimais me moquer de lui et de ses cheville enflées, de sa petite couronne dressée fièrement sur le haut de son crâne ou bien même de ses gestes maniérés à l'extrême. Il me jalousait car j'étais considéré comme le leader. Je ne l'ai jamais pourtant affirmé et faisait tout pour me débarrasser de mes responsabilités. La colère... C'était un poids pour moi. Vivre avec mon confrère de l'orgueil m'avait fait découvrir un monde merveilleux, celui du spectacle et des masques. Physiquement je me rapprochais à grands pas de ce à quoi je ressemble aujourd'hui. Des cheveux coupés, le bouc taillé, les vêtements ajustés, la démarche assurée, les gestes amples et gracieux. Pendant ce temps-là, les démons se multipliaient et prenaient de plus en plus d'importance. Ils envahissaient le monde à grande vitesse. La plupart cherchaient à corrompre les humains tandis que les "chiens", les démons les plus faibles et dépourvu de conscience, formaient une petite armée, affamée, prête à agir. Les réunions des princes s'organisaient au petit bonheur la chance. Mes "collègues" étaient d'un ennui ! C'est ce qui me poussa à tuer l'envie et la cupidité. Je simulais une crise de folie... (Ce n'était peut-être pas une simulation à bien y réfléchir...) et en profitais pour les tuer, prenant, tour à tour leur poste. Mais rien ne me convenais... Rien, rien rien.... Je commençais à être craint et les mutineries se faisaient légion. Mon seul soutien fut Beel'. Devenu le presque chef après que j'ai quitté la colère. J'étais l'impulsif avec une réputation encore plus atroce que la tenue de l'actuel prince de la col... *outch*. Il ne me suffit que d'une moquerie de la part de gourmandise pour qu'elle perde la tête et se vide de son sang devant les autres. Pauvre enfant, si jeune et innocente. J'avais enfin l'impression d'être à ma place, vivre de la satisfaction de manger, dévorer tout ce que l'on souhaite, rechercher le plaisir gustatif ultime, se vautrer dans ce luxe et cette abondance. Je passais mon temps une sucette entre les lèvres, l'autre dans ma poche. Bien sûr, mes restes de la cupidité m'empêchait de partager, ce n'était pas faute d'avoir essayé ! Beelzebub devenait de plus en plus étrange au fur et à mesure que ses visites dans le monde se faisaient fréquentes. Il se liait aux femmes, il les adorait. Il aimait collectionner les conquêtes, les pactes, les amours. Il se disait esthète, je l'ai rectifié en le désignant par homme élu à l'unanimité comme le plus pathétique du plan. C'était si ridicule à regarder... Son attitude, ses manières, tout dégoulinait le bon et le beau.... Pourquoi elles ?! Des femmes ! Des femmes ! Pourquoi elle ? Je vous ai toujours haï.... Je vous déteste toutes ! Vous m'avez regardé souffrir. AH ! Monstres ! C'est la folie qui vous a mis en tête de me faire souffrir ou êtes-vous toutes des créatrices de haine que ce sois de la part de votre bouche ou de votre appareil génital toujours près pour un homme, jamais pour un gosse ! Et on s'étonne que j'ai pu me mettre en quête d'en tuer... un certain nombre. Mon plan était parfait, vraiment. J'étais déjà à la troisième, une blonde avec une tête arrogante vomitive et des seins qui devaient bien être sa seule raison de vivre. C'est au moment de l'achever que cette mouche, cette foutue mouche de Beel attrapa mon bras alors que j'allais égorger sa précieuse salope. J'aurais dû continuer sur mon idée initiale, les faire se suicider, comme les deux premières. Mais.... nous avons tous deux, comme chaque démon évolué, des émotions et des sentiments fragmentés, je ne sais ni ce qu'est la pitié, ni ce qu'est la tristesse. Le regard de l'orgueil était accusateur et protecteur à la fois. Lui était incapable de souffrir, de regretter, d'admettre la réalité, désirer la vengeance. Mais il avait un charme particulier, si particulier. Sûrement dû à cette osmose entre ses cheveux rayonnant et son regard glacial, ses mains diformes et sa grâce naturelle. Défigurer. C'est ainsi qu'il ressortit de notre entretien... Après avoir tenté de me calmer avec ses bras chauds, c'est de ses mains froides qu'il me fit taire. Il fallut plusieurs heures avant que j'arrête de le frapper. Il avait le visage en sang, les vêtements déchirés, le sourire aux lèvres, incapable de changer cette arrogante expression. Il me déposa sur le sol, fixa son amante et la fit disparaître dans un nuage de fumée. Il s'assit en face de moi et me jeta un rapide coup d'oeil. S'en suivit une longue discussion pleine de vide, dénué d'intérêt. Colère se fit violence et hurla dans la conscience commune ce qui fit se dresser haut la mèche sur mon crâne. "Quel rustre" dit-il en s'approchant de moi. Les démons n'ont pas tous la chance de connaître l'amour. Qu'est-ce que l'amour ? On spécule, on spécule... On s'amuse... Loin de la guimauve... Je voulais juste le blond pour moi, rien qu'à moi. Je me lève, je le frappe. Je te veux. Je le lacère de coups, je l'écrase dans le sol. Appartiens moi. Poings dans le visage, os brisé, deviens mien ! Il ne réagit plus, inerte, le visage boursouflé, couvert d'hématomes et de bleus qui gonflent sa peau qui n'a plus rien de net ou de lisse. Ma dernière frappe s'arrêta net, ma main perdit sa vigueur, elle se posa sur le col de sa veste pour le tirer contre moi. Maman... maman... Pardon... Je ne voulais pas... Maman, tu ne fuis pas ? Maman pourquoi ne m’as tu jamais aimé ? Pourquoi m’a naissance n’a-t-elle pas été désiré ? Suis-je si laid  ? Maman... Maman, je t’aime...

Mon corps était secoué de spasmes et de convulsions, recroquevillé contre l'orgueil. J'ai passé une semaine dans cet état second. A mon réveil tout était flou autour de moi, j'étais seul. Au fur et à mesure que je comprenais où j'étais, je découvrais un monde... Comment dire... C'est horrible, monstrueux ! Ca puait l'amour et les jolies fleurs ! J'étais allongé dans un champ répugnant de coquelicots avec d'ignobles petits oiseaux qui fredonnaient et gazouillaient de joyeuses musiques stridentes. Ah ! Mes oreilles brûlaient et mes yeux saignaient devant tant d'atrocité ! Un cauchemar ! Je me réveillais dans un hurlement étouffé par une quinte toux ! Un cauchemar... "La princesse est réveillée ?" Je me redressais, une violente douleur dans la nuque. Il me parla avec une innocence habituelle... Soit. La vie reprit son court, comme si jamais rien ne s'était passé. La routine reprit, se lever, manger, jeter du haut d'une falaise la greluche de la luxure du haut d'une falaise et l'entendre prononcer comme dernière parole "Ordure". Enfin, il serait plus exact de dire "orduuuuuuuuuuu...r...re..." Le sol ayant étouffé la dernière syllabe. Et c'est ainsi que je pus passer les meilleures années de ma vie de prince, une sorte de maison de retraite où tu deviens le plus heureux des esclave. Esclave du plaisir, qu'il soit physique ou mental. J'ai découvert tant de choses, ici je me sens chez moi, vautré dans la débauche. Mais comme le reste de ma vie, ce plaisir à une fin, l'ennui. Quand tu as goûté à tous les fruits défendus, dégusté les mets les plus fin, explorés des directions inconnues et repoussantes, inventé ton propre fétichisme... Où est le plaisir ? Je l'ai longtemps cherché, une sorte de quête ayant pour but de me faire toucher de très près l'orgasme. Mais je ne pense pas qu'il soit très propre de parler de mes penchants ici, les démons ne sont pas des "bestioles" qui fonctionnent comme un humain, il est bien trop difficile de réussir à faire comprendre que nous ne sommes pas de petits animaux à la peau sensible qui couinent à chaque contact physique, qu'il nous faut de vraies sensations, même si cela implique de s'ouvrir l'aorte pour se vider de son sang. Passons. J'avais beau être respecté parmi les princes, les surnoms et les sobriquets sur mon amour de la soumission étaient légions, mais de part leur vulgarité je vous les épargnerais. Et le temps passa, l'envie aussi. Les armées se montèrent, Edalia fut envahit. Les ordres étaient maladroits, l'organisation chaotique, la défaite cuisante. Je passe de longues heures à clamer "l'ex aequo" mais cette guerre n'a eu d'ex aequo que les pertes. Notre enfermement au fond du gouffre fut le coup de grâce. "Voilà votre maison stupides créatures, une niche". Cet endroit, le gouffre de la Haine est un enfer sur terre. J'y ai bâti un refuge, mais ce souvenir est si lointain...


Le gouffre c'était le paradis en comparaison de ce qu'il s'est passé. Quelqu'un m'a happé, je n'ai pas compris, rien, le néant. C'était impossible à décrire, ce vide immense en moi comme si mon essence même s'échappait. Tout était noir, obscur, profond. Je ne voyais même plus mes mains ni mes pieds, je ne sais même pas si j'en étais encore doté. Des formes se dessinaient, vagues, floues, absurdes. La noirceur m'a fait chuter, des bras m'ont enlacés, mais cette étreinte glaciale avait une odeur funeste et macabre, elle était écoeurante. Plutôt que de me plonger elle me plongeait pas à pas dans l'incompréhension, elle plongeait ses bras au plus profond de mon être pour saisir mon coeur et l'enfermer dans la pierre et la glace. La chute était une expérience atroce, je n'étais plus qu'un insecte pris dans la toile d'un monstre abject. Je sentais son regard sur moi, à droite, à gauche, en haut, partout, nulle part. Un fluide glissa sur mon corps, chaud, épais. Mon sang ? Le rouge brille, il luit à la lumière de l'obscurité. Tout est si lent, si vif, une éternité longue de quelques secondes, la peur, l'effroi. Ce monde s'engouffre dans mon corps, il hurle, j'ai froid. Mon corps s'échappe, il me fuit, je tente de le rattraper sans espoir. L'espoir file entre mes doigts comme un cerf volant que les bourrasques emportent loin. Il fuit, loin. Et ce froid, ce froid, il brûle mes lèvres... Cette sensation. Serait ce elle ? Elle me voit, elle m'écoute sangloter, trembler. Maman ? C'est toi maman ? Dis-moi que c'est toi ! Je veux te voir, je veux t'entendre, je veux te sentir... Je suis fort maman, vois tu mes muscles, le pouvoir qui coule en moi ? Aimes moi maman... Ce vide autour de moi se ressent jusque sur ma peau meurtrie. Mille et une tortures ne pourraient être plus douloureuses que celle-ci. Il n'y a aucun plaisir, aucune passion, comme si toute énergie positive avait quitté ce monde. Elle va jusqu'à flageller mon âme, la violenter sans retenue, la vider de sa substance, cette sensation ou plutôt, cette absence de sensation... Juste la solitude, comme si le monde entier avait sombré, comme si la mort caressait ma joue a chaque instant, penché sur moi comme une mère observant son nouveau né, comme un fils regardant son père dans son lit d'hôpital, comme une âme tenant la main de l'autre. Son baiser meurtrier se posa sur mon front, son odeur était omniprésente. Jamais je n'avais ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi puissant et d'aussi terrifiant. Quand j'y pense... Quand je sais aujourd'hui que tout ceci a duré un siècle, je trouve cela encore plus irréel, comme un rêve, un songe... Cent années d'enfermement aux prises avec moi même, face à la vérité, face à moi, mon abomination, ma plus grande peur, mon reflet. Je ne saurais dire combien de temps j'ai passé dans cette usine à monstres. Toutes les unités de temps sont altérés dans ce que l'on nomme Abysse. Je ne sais combien de temps je me suis vidé de mon sang, combien de temps j'ai lutté pour ne pas devenir un chien, une vermine. A de nombreuses reprises j'ai faillit craquer, succomber à un plaisir malsain, cette douleur extrême. Je me suis fait bâillonner par une main glacée, tout tourne autour de moi. L'air me manque, je suffoque, je sens mes poumons se gonfler de vide. Un serpent, un long animal à la peau couvertes d'écailles lisses et brillantes. Il s'enfonça dans ma gorge, tentant de m'étrangler. C'était atroce, perdre toute dignité, céder au pouvoir de cet abîme cauchemardesque. Non ! Où est la lumière ? Où sont mes sentiments ? Où suis je ? Rendez-moi ! Rendez-les moi ! Je me sens écartelé, étouffé, enfermé, cette énergie pénètre mon être, je ne veux pas... Je ne veux pas ! Je... Maman, aides moi... Maman...

Mère, m'avez-vous écouté ? Est-ce grâce à vous que mes yeux se sont ouverts sur une chaude lumière, quelques rayons inondaient mon visage. De la chaleur... C'était reposant, incroyablement reposant. Mais cela n'apaisa pas mon esprit pour autant. Non, bien au contraire. Retrouver le monde était effrayant, l'abysse m'appelait encore, elle me manque, elle était si proche de moi, comme personne ne l'avait été avant. Elle savait parfaitement qui j'étais, elle m'aimait pour moi et non pas pour mon personnage... Des personnes autour de moi, des visages consternés, un sourire, un oeil, une mèche blanche. Je tremble comme une feuille, je convulse, mon corps et secoué de spasmes. Non ! Qui êtes-vous ? Ne me regardez pas...C'est ridicule, je suis ridicule, pathétique. Aidez-moi ! Vous n'êtes pas ma mère ! Non ! Où es-tu maman ? "Rendez la moi !" Qui êtes-vous... De quel droit me l'avez-vous pris ?! Pourquoi vous me fixez comme ça ? Je ne suis pas un animal de foire, posez vos regards ailleurs ! Je suis laid ! Je suis bien trop éblouissant pour que vous puissiez comprendre ma véritable beauté ! Monstres... Lâchez-moi ! Laissez-moi... Un lit ? Une chambre. Un vieil homme. Je ressens quelque chose de fort qui émane de lui, il a une présence que l'on ne peut ni négliger ni ignorer. Je me redresse sur mes coudes pour l'observer, mes yeux s'ouvrent avec tellement de difficultés que je dois tenir mes paupières du bout des doigts. Je ne suis plus habitué au contact de ma peau. S'en suiviune longue conversation anarchique où mon esprit parle plus vite que ma bouche. J'apprends alors qu'il est le grand directeur de l'académie.... L'académie de je sais trop quoi, je ne sais trop où... Il n'a pas une tête de vampire, mais pas la présence d'un simple mortel. Mais surtout, il a les mots pour faire sonner la petite cloche dans ma tête. Une alléchante proposition, travailler sous ses ordres. En échange je peux m'établir et vivre à l'académie en toute sécurité même si pour le coup, c'est plus l'académie qui doit être sécurisé contre moi. Vous rendez-vous compte ? Alors que je ressors de ce trou sans fond de l'abysse, on me fait signer un pacte sans aucune contre partie. C'est ce que j'ai pensé sur l'instant, et lorsquela pression est redescendue, je suis revenu à moi. Loin de ce cupide démon que j'ai pensé être. Il est évident que cet accord cache quelque chose d'autre, sûrement lié à ma libération de l'abysse. Après plusieurs semaines de convalescence je pus reprendre plein pouvoir de moi-même, avoir de nouveaux mes vêtements qui sentent la fraise et mes paillettes explosives. A ses yeux je devais être méconnaissable, bien loin de l'hideux homme couvert de goudron que j'étais en sortant de l'enfer. Et là, fut l'heure de la blague. "Je te nomme gardien des secrets" Quel honneur ! ... C'est ce que j'ai pensé avoir de comprendre que l'un de mes rôles principal était de garder le foutu trou béant et obscur qui ne doit être pénétré par rien ni personne. Ça m'effraie autant que ça m'excite d'être le gardien de cette chose. C'est officiellement mon job, officieusement je suis le bras armé du patron, je peux intervenir dans la seconde si jamais quelqu'un s'en prenait à lui et je peux le faire taire dans la seconde suivante. J'ai un grand respect pour cet homme, car au final malgré son apparente naïveté sait parfaitement qui je suis et me fait confiance, un sentiment nouveau de satisfaction m'est alors apparu. Cette nouvelle vie est si excitante, adieu les princes bonjour Edalia ! Je ne peux cacher entretenir toujours des liens avec le plan démoniaque et mes anciens confrères qui m'ont déjà remplacé par un type sûrement bien plus fort à moi. Renégat, solitaire, traître appelez-moi comme vous le voulez, je suis Mephisto Von Phelesis, prince auto-proclamé de l'improbable et j'ai hâte de faire partie de ce monde. Oui, je veux jouer. J'ai très, très envie de jouer.


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MessageSujet: Re: Mephisto • Ca deviendrait presque amusant !   Mephisto • Ca deviendrait presque amusant ! Icon_minitimeDim 15 Juin - 17:56

Une bien belle fiche, quelques fautes à revoir, mais je te fais confiance pour modifier ça. Je n'ai nul besoin de dire que j'ai franchement adoré certains passages, depuis le temps que je l'attendais. Je te valide ô gardien des secrets et animateur.

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MessageSujet: Re: Mephisto • Ca deviendrait presque amusant !   Mephisto • Ca deviendrait presque amusant ! Icon_minitimeDim 15 Juin - 20:39

YOUHOU, rien à faire si on peut se parler au chat, c'est quand même plus cool une réponse sur le topic direct, d'autant plus que c'est un évènement là ! =D
Bref, BIENVENUE Mephisto, démon androgyne ou peu m'importe j'adore le perso et j'adore tout autant le perso dont il est directement inspiré x)
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