Piadar Strann

Histoire

Histoire - 500 mots mini
C'est un premier avril que l'enfant a été retrouvé sur les marches d'un orphelinat, sans aucune indication quelle qu'elle soit. Pour certains, la blague se trouvait être bonne mais pour une grande majorité, elle était plutôt de mauvais goût. N'ayant aucun indice sur l'identité de l'orphelin, les adultes prirent la décision de le nommer Strann en guise de son exubérance déjà bien tape à l’œil malgré son jeune âge ; autant aller dans le poisson d'avril jusqu'au bout, Strann, strass ça se ressemble non ? Et tout le monde sait que les paillettes et autres substances en ce genre sont perçues comme ostentatoire. Voilà donc le pourquoi du comment de son prénom assez original qui lui va comme un gant. Pour ce qui est de son nom, c'est une autre histoire. Pour faire court, adjacent à l'orphelinat se trouvait un bar nommé le « Pied à Bar » et les ivrognes qui en ressortaient l’appelaient « Piadar » dans leur langage qui leur est propre. Et comme le jeune enfant avait été abandonné du côté de cette ruelle sordide, le nom de l'enfant était tout trouvé. Si seulement il savait que la tâche qu'il a dans son dos n'est autre qu'une marque d'appartenance à une famille particulièrement connue pour hériter du même pouvoir, génération après générations, alors Strann saurait qui il est. Mais il n'en est rien alors voilà pour ce qui en est de son identité. Parlons maintenant de son enfance, de ce chemin sinueux que le jeune homme à emprunté jusqu'à se retrouver à l'académie d'Edalia.
Son enfance n'a rien de bien particulière, bien au contraire, elle est même qualifiée d'ordinaire malgré le fait qu'il soit orphelin. Il n'est pas un de ces enfants qui comptent ses amis sur les deux mains et les deux pieds. A vrai dire, il n'en avait pas, préférant courir les rues plutôt que de se lier d'amitié avec le reste de ses camarades. C'est ainsi qu'à ses quatorze ans, il rencontra un vieillard avec lequel il se lia d'amitié. Celui-ci lui apprit l'art de la musique, lui découvrant un talent que Strann ne se connaissait pas. C'est ainsi que ses escapades à l'extérieur se firent de plus en plus rapprochées jusqu'à finalement devenir habituelles ; c'est ainsi que jour après jours, Strann se rendait dans la rue qui servait d'habitat au Vieux. Le jeune homme l'appelait ainsi parce que, depuis qu'il lui avait conté l'histoire de son prénom, le sans abris se moquait de lui en le nommant Strass. Comme vous pouvez le constater, les deux hommes se sont vite compris et sont sur la même longueur d'ondes, l'un voyant l'autre comme le père qu'il n'a jamais eu et l'autre pour le fils qu'il n'a jamais vu grandir. Les cinq années suivantes ont été comme un grand bol d'air frais pour le jeune homme, tant par les rendez-vous avec le Vieux que par les échanges qu'ils avaient. Rire et bonne humeur étaient au rendez-vous le plus souvent, autant que ne l'était le sérieux et la patience. Alors certes, Strann de son côté, papillonnait à droite et à gauche, sans vraiment s’apercevoir de ce qui se tramait sous ses yeux – ou bien, ne voulait-il pas regarder la vérité en face à cette époque. Toujours est-il que vers ses 17 ans (fêtés un 1er Avril, devenu la date officielle de sa naissance à défaut d'avoir la véritable), l'aveugle recouvra la vue. Et ce qu'il vit ne lui plut pas des masses, l'indigna même. Bien que blessé et meurtri d'avoir été trahi de la sorte par celui qu'il considérait comme sa famille, Strann, droit dans sa tête, ne put laisser impuni ce qui se passait sous son nez. Le Vieux, certes pauvres et sans abris, vivait dans la rue depuis plusieurs années. Cependant, malgré les hivers rudes qui auraient dû l'emporter depuis longtemps, le vieillard avait son propre trafic qui lui permettait donc de subsister depuis si longtemps. Mais pas n'importe quel trafic... En effet, le jeune homme aurait fermé les yeux si le Vieux dealait des informations ou autres... Mais là, il était question de trafic d'humains. Une fois la cible parfaite trouvée, il la manipulait avant de finalement la livrer à un groupe de vampires avides de sang frais. Il proposait ses services à son réseau dont lui seul connaissait l'identité de chacun de ses membres, épargnant ainsi sa misérable petite vie de sans papier. Strann était donc le candidat parfait. Mais le Vieux avait tout prémédité sauf une chose : le jeune homme était loin d'être un garçon ordinaire et sans défense. Strann le premier ignorait son pouvoir qui se manifesta alors qu'il tentait de fuir. C'est sans savoir comment ni pourquoi qu'il se retrouva dans le corps du vieillard, son propre corps immobile et inconscient à même le sol. Bien que paniqué, il décida de mettre un terme à ce trafic qui le répugnait tant et qui prenait la vie de bien trop de gens depuis bien trop longtemps. C'est ainsi que, contrôlant le corps de celui qu'il considérait comme son père, il posa ses mains sur cou avant de les refermer de plus en plus fort jusqu'à vaciller. La suite, il ne s'en souvient qu'à moitié... Il se souvient être tombé, d'avoir heurté brusquement le sol avant de finalement avoir un vertige et hurler de douleur empoignant sa main droite devenue noire. C'est ainsi qu'il comprit qu'il avait un don : celui de prendre le contrôle d'autres êtres humains mais aussi, qu'il en payait le prix chèrement. Il est vrai, plus de temps il reste dans le corps d'un autre et plus son propre corps à lui se consume. C'est la raison pour laquelle, suite à cette aventure qui lui laissa un goût amer dans la bouche, Strann décida de ne plus faire usage de son don, privilégiant les petits tours de passe-passe afin de vivre indépendamment. C'est à cette même époque qu'il prit son baluchon et quitta à jamais la ville où il était connu comme orphelin, sillonnant Edalia et ne vivant que de ses menus fretins obtenus grâce à ses tromperies réalisées avec adresse.
Cela faisait trois années qu'il vivait ainsi avant d'entendre parler d'une académie qui rouvrait ses portes. Cette école permettait aux jeunes gens comme lui d'apprendre à maîtriser leur don et tout ce qui s’ensuit. Il décida donc de s'y rendre, curieux de voir de quoi il en retourne.