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 |  Sujet: Le retour  Mar 28 Mai - 10:45 | |
| Le Lac Perlé, magnifique étendue d’eau dont les eaux poissonneuses font la fortune des pêcheurs de Portua.
Le Lac Perlé, proie de nombreuses légendes alimentées par la magie de l’île qu’il protège.
Le Lac Perlé, geôle du plus vil des bandits qu’Edälia n’est jamais connu.
Sayuri était déjà installée depuis quelques jours à l’Académie, et toutes les nuits elle scrutait les eaux noires du Lac telle une cachalou attendant son heure pour fondre sur sa proie. La vampire savait que cette nuit serait la bonne. Elle savait que bientôt les eaux sombres s’ouvriraient libérant ainsi sa rage meurtrière. Mais bientôt n’était pas tout de suite et elle avait encore quelques heures de patiente attente, quelques heures pour se préparer à sa plus grande épreuve : le contrôle d’elle même. Oh comme la situation était ironique. Celle qui contrôlait avec brio n’importe quel esprit qui croisait sa route ou presque, allait devoir utiliser ses talents à son propre détriment. Un siècle qu’elle attendait ce moment et elle allait devoir mettre de côté ses sentiments pour ne pas trahir un serment. Oh comme elle maudissait Myrddin en cet instant. Ce qui devait être son heure de gloire serait le début de son emprisonnement. L’Ankou allait briser ses chaînes alors qu’elle, toute maître magicienne de l’Ombre qu’elle était, se retrouverait prisonnière de ses envies.
Le pouvoir avait toujours été une arme dangereuse et le serait toujours. Sayuri en était totalement consciente et elle s’apprêtait à en payer le prix. Elle avait passé un siècle à constituer une armée pour laver l’affront que L’Ankou lui avait fait en l’excluant de sa troupe de bandit et prouver au monde qu’elle était sans pitié et qu’elle devait être crainte. Ses objectifs étaient en parti atteint puisqu’elle était devenue une légende, mais une légende agissant dans l’ombre et l’obscurité, or elle voulait être connue. Anéantir celui qui avait participé à la chute de l’Académie d’Edälia aurait été le meilleur moyen de parvenir à ses fins, seulement cette école de magie si célèbre fut reconstruite et la soif de pouvoir poussa Sayuri à vouloir faire partie de cette institution. Le prix à payer été de renoncer à sa soif de vengeance et elle le paya.
Pour l’instant du moins elle s’en tiendrait à ses engagements envers Myrddin. Peut-être qu’en passant du temps à l’observer, elle finirait par comprendre sa véritable nature et pourrait l’utiliser pour se délier de sa promesse, mais pour l’heure elle avait un accueil à faire. Elle quitta donc ses appartements pour se poster sur la rive du Lac Perlé. Sentinelle invisible aux yeux du monde elle attendit qu’enfin le lac s’éveille. |
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| | Sujet: Re: Le retour Sam 1 Juin - 20:36 | |
| Feinte à gauche.
La créature se jeta sur l'homme à la hache. Elle était plus grosse que lui, beaucoup plus grosse, mais elle était surtout beaucoup plus lente. Elle s'écrasa de tout son corps sur le sol, mordant dans le vide, alors que l'homme se jetait sur la droite pour esquiver. D'un geste rapide, il reprit ses appuis et frappa de toute sa force sur le haut de la tête de la créature. Le merlin, tranchant malgré les années passées à couper des têtes et exploser des carapaces, se planta sur le crâne de l'horrible bête et, dans un dernier cri de douleur, tout son corps s'effondra sur le sol et il lâcha son dernier souffle. Son sang, d'un noir extrêmement opaque, coulait le long de sa plaie, ce n'était vraiment pas joli à voir. Mais quand ce genre de vision est un quotidien, ce liquide est aussi banal que de l'eau, le sang était d'ailleurs le liquide que cet homme voyait le plus souvent. D'ailleurs, avait-il vraiment déjà vu autre chose que ce liquide ci ? Se souvenait-il vraiment de ce qu'était l'eau, le soleil, la nourriture ? Rien de tout cela n'existait en ce moment. Cet homme meurt de faim depuis aujourd'hui 100 ans, de soif aussi, et cela fait même 100 ans qu'il n'a pas trouvé le sommeil. Le temps n'a aucune incidence ici. La mort ici n'est qu'un jeu, les créatures n'ont pas faim non plus mais s'entretue tout de même, la mort devenait un but dans la vie.
Mais les créatures n'ont pas l'intelligence d'un homme. Cet homme, qui retirait actuellement son merlin de la tête de sa victime, s'appelait L'Ankou. Ce chef bandit avait été banni dans cet univers atroce par une bien belle garce se nommant Poesy Celeb, et depuis 100 ans il se bâtait pour une seule chose : sortir et se venger. Il ne savait pas ce qui se passait actuellement dans le monde réel, il ne savait pas s'il allait sortir 10 minutes plus tard, un million d'années pour si le temps s'écoulait de la même manière que dans cet univers parallèle. Dans le doute, il nourrissait tout de même l'envie de se venger de ce qui l'avait poussé à subir un tel enfer. Pendant 100 ans il s'est battu jour et nuit, dans un univers où le soleil est noir, dans un monde où toutes les créatures les plus horribles que l'on puisse imaginer sont elles aussi bannies, dans une dimension dont personne n'est surement jamais revenu. Une urne.
Mais aujourd'hui, c'était la fin. Poesy, en l'enfermant, a dit qu'il subirait moult tourments pendant 100 ans dans ces lieux, et qu'elle espérait qu'il aie choisi la mort. Il avait certes tout un arsenal d'armes pour se défendre, car cette gourde avait oublié de l'isoler avant de l'enfermer, mais la souffrance qu'il endurait était impossible à calmer. Il pouvait manger, rien ne calmait sa faim. Il pouvait boire, rien n’épanchait sa soif. Il était comme mort, mais devait subir la mort comme si elle s'amusait à donner des coups au bandit sans avoir l'envie de l'achever. L'Ankou n'avait cependant pas choisi la mort, et avait décidé d'affronter cet univers, devenant ainsi un maitre dans l'arme du maniement des armes. Sa vitesse de réaction était accrue, sa force était sans borne, rien ne semblait pouvoir l'arrêter après 100 ans d'entrainement intensif à la survie. C'était à maintenant la fin du dernier jour de la dernière année, les portes de l'enfer allaient s'ouvrir pour le laisser sortir. Cette créature était la dernière, et aucune cicatrice, autre que celles qu'il avait déjà reçues, ne s'était ajouté lors de ce combat. Il leva les yeux vers le ciel noir, couvert d'une brume épaisse, et attendait l'instant. Qui arriva quelques minutes après.
Une fente de lumière s'ouvrit lentement dans le ciel, éclairant L'Ankou qui ferma les yeux, aveuglé. Il n'avait pas vu de lumière depuis si longtemps. Son merlin en main, il se senti soulevé dans les airs, comme happé par ce faisceau lumineux, et montait lentement au ciel. Il voyait alors le monde dans lequel il avait vécu depuis les hauteurs, un monde où les arbres sont tous morts. L'enfer paraissait bien accueillant à coté de ce spectacle désolant. Puis, le bandit finit sa course dans la lumière, ne pouvait plus rien voir. D'un seul coup, une tempête, une tornade, le fit s'envoler très rapidement.
Vu de l'extérieur, la chose semblait moins déroutante, quoique un peu fascinante toute de même. Le fond du Lac Perlé s'illuminait progressivement, au niveau de l'urne qui dormait en ses fonds. Puis, un courant se forma, un courant très fort, en spirale, qui créait petit à petit un véritable tourbillon, et qui se prolongeait ensuite dans les airs par une tornade de lumière. On aurait put croire à une apparition divine, jusqu'à ce qu'un homme se matérialisa au bout de ce tourbillon. Chaque partie du corps apparaissait lentement, et il fut bientôt complet, arme à la main, et déposé lentement comme lors d'un triomphe à sa survie, dans les eaux du lac. L'Ankou était revenu dans le monde des humains. Après 100 ans. Il était encore au bord de l'inconscience lorsque le roulis de l'eau le déposa sur la berge du lac. Il se réveilla lentement, se releva, et reconnu l'endroit où il avait atterri : au bord du Lac Perlé, entourant l'académie, proche de la forêt où se trouvait jadis son camp. Il sorti doucement de l'eau, et se retourna pour contempler la lumière qui émergeait encore de sa prison maintenant vide. En un bruit, comme un souffle, la lumière fut avalée par l'urne, et L'Ankou revint alors totalement dans le monde des humains comme s'il ne l'avait jamais quitté pendant 100 ans.
D'un seul coup, il fut pris de vertige et d'une vive douleur à l'estomac. Sa gorge se nouait, sèche, il avait du mal à respirer. Il s'écroula alors sur le sol. Le bandit sortait de 100 ans de famine, et toutes les souffrances qui auparavant n'avait aucune incidence sur sa santé venaient de lui retomber dessus. Il était faible, fragile, à peine fut il capable de ramper. Une dernière épreuve à surpasser de la part de cette satanée Poesy, une dernière surprise même qu'elle avait dut réserver dans le cas où il survivrait. On n'avait juste qu'à lui planter un poignard dans le torse, il ne pourrait pas répliquer.
Affalé sur le ventre, il redressa la tête et aperçu une silhouette. Amie ? Ennemie ? S'il avait survécu jusque là, L'Ankou se demandait à présent s'il aurait la chance d'échapper à la volonté de la directrice de l'académie.
Mais le destin en déciderait autrement... |
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